82 imans ont été expulsés de France (Manuel Valls)

Publié le Mercredi 17 Août 2016 à 09:36
Reuters - Manuel Valls a appelé mercredi le pays à l'unité pour "casser le triptyque du terrorisme", notamment par un nécessaire changement de la culture de la sécurité.

"Nous avons un triptyque infernal à casser: la peur, la surenchère et le renoncement", a affirmé le Premier ministre dans un entretien à La Provence, préférant lui opposer un triptyque bâti "sur le sang froid, la maîtrise et le respect de l'Etat de droit".

"Tous les jours, des attentats sont évités. Mais, nous le savons, le risque zéro n'existe pas", a-t-il souligné.

Manuel Valls estime qu'il faut sortir de la culture du bouc émissaire, selon laquelle "c'est la faute de l'Etat", pour développer une culture de la sécurité collective.  "Chaque Français doit être un acteur de la sécurité nationale", dit-il.

Pour le Premier ministre, l'ennemi est combattu en Syrie et en Irak. "Un jour viendra où cet ennemi, grâce à notre action, perdra pied et sera éliminé. C'est pour ça que c'est une guerre longue", indique-t-il

Manuel Valls désigne clairement l'Etat islamique (EI) - un "proto-Etat incomplet avec une armée de terroristes" - comme l'ennemi à combattre, y compris sur le front intérieur.

"Nous n'avons jamais été confrontés à un tel terrorisme: la radicalisation de plusieurs milliers d'individus, 700 français ou résidents encore présents au Levant, 191 décédés en Irak ou Syrie et plusieurs centaines qui veulent revenir ou sont en transit", déclare-t-il.

"C'est pour ça qu'il faut être intraitable sur tous les signes de cet islamisme politique, radical, dévoyé, en s'appuyant sur le maillage psychiatrique, l'expulsion des prêcheurs de haine, la lutte contre la guerre idéologique de propagande sur internet", ajoute-t-il.

Il précise ainsi que 82 imans ont été à ce jour expulsés de France pour avoir tenu un "discours de haine tombant sous le coup de la loi".

Manuel Valls, qui fera sa rentrée politique le 29 août à Colomiers, se dit "frappé par la dérive populiste " de ceux qui "courent derrière l'extrême droite".

"Je pense que l'unité - mais pas l'unité du Parti socialiste ou de la gauche - l'unité du pays s'impose plus que tout. Ce sera le sens de cette rentrée", a-t-il conclu.