80 morts et des centaines de blessés dans un attentat à Kaboul

Publié le Mercredi 31 Mai 2017 à 11:58
AFP - Au moins 80 personnes ont péri et plus de 300 autres ont été blessés dans l'attentat à la bombe qui a secoué tôt mercredi le quartier diplomatique de Kaboul, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

"Malheureusement le bilan a atteint 80 morts et plus de 300 blessés dont beaucoup de femmes et d'enfants", a dit un porte-parole, Waheed Majroh, soulignant qu'il pourrait encore s'aggraver étant donné que de nouveaux corps continuaient d'être retirés des débris.

Un attentat attribué à un camion piégé a frappé tôt mercredi le cœur du quartier diplomatique de Kaboul, faisant au moins 80 morts et des centaines de blessés et provoquant des "dégâts matériels" dans plusieurs ambassades.

L'explosion, qui s'est produite à 08H25 locales (03H55 GMT), a été provoquée par un "camion piégé", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danish, soulignant que sa cible n'était pas claire dans l'immédiat.

Le quartier diplomatique abrite de nombreuses ambassades étrangères.

L'explosion a eu lieu près de la place Zanbaq et d'un check point conduisant au palais présidentiel, et à des ambassades, notamment allemande et indienne. Une épaisse colonne de fumée noire s'élevait de la zone de l'attaque.

Les ambassades de France et d'Allemagne ont subi des "dégâts matériels", a déclaré la ministre française des Affaires européennes Marielle de Sarnez.

"Il y a des dégâts matériels dans l'ambassade de France, il y a aussi des dégâts matériels dans l'ambassade d'Allemagne", a-t-elle dit sur la radio Europe 1, ajoutant "ne pas avoir d'autres renseignements pour le moment sur la question des personnes".

Un photographe de l'AFP a pu voir plusieurs corps allongés et des blessés en détresse et couverts de sang près de la zone de l'explosion.

Des dizaines de voitures démolies gisaient abandonnées sur le site, où les forces de sécurité et les secours étaient déployés. Un hélicoptère tournoyait au-dessus du site.

La déflagration a été si forte qu'elle a secoué une grande partie de la ville, soufflant de nombreuses fenêtres et semant la panique parmi la population. Des hommes et des femmes tentaient désespérément de franchir les check-points pour se mettre en quête de leurs proches, a constaté l'AFP.

"Grâce à Dieu, le personnel de l'ambassade indienne est sain et sauf après l'énorme explosion à Kaboul", a twitté la cheffe de la diplomatie indienne Sushma Swaraj.‏

La déflagration s'est produite à une centaine de mètres de l'ambassade à vol d'oiseau, a déclaré l'ambassadeur Manpreet Vohra à la chaîne Times Now, confirmant qu'aucun membre du personnel ne figurait parmi les victimes.

"L'explosion a été très forte et les bâtiments à proximité, le nôtre y compris, ont subi des dégâts considérables en termes de vitres et fenêtres brisées, de portes soufflées, etc.", a-t-il ajouté.

L'enceinte de l'ambassade d'Allemagne a été endommagée et certains bâtiments proches étaient toujours en proie aux flammes malgré les efforts des pompiers, a rapporté la télévision locale.

Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque dans l'immédiat mais l'explosion intervient peu après l'annonce fin avril par les talibans du début de leur "offensive de printemps". Le groupe Etat Islamique a également commis plusieurs attentats sanglants dans la capitale.

Le chef du Pentagone Jim Mattis a récemment déclaré s'attendre à "une nouvelle année difficile" pour l'armée afghane et les soldats étrangers présents sur le territoire afghan.

Le président américain Donald Trump réfléchit à l'envoi de milliers de militaires supplémentaires pour sortir de l'impasse.

Les Etats-Unis, qui sont engagés en Afghanistan dans le plus long conflit de leur histoire, ont déployé 8.400 hommes dans ce pays aux côtés des 5.000 envoyés par des Etats alliés membres de l'Otan, dont la principale mission est de former et de conseiller les soldats afghans.

L'attaque de mercredi intervient quelques jours après le début du mois de jeûne du ramadan.

Dans un récent message à cette occasion, le chef de la Mission de l'ONU en Afghanistan, Tadichi Yamamoto, avait "appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations religieuses et à cesser le combat" pendant cette période.