11/09 : Le congrès autorise des poursuites contre l’Arabie Saoudite, contre le veto d’Obama

Publié le Jeudi 29 Septembre 2016 à 11:48
Barack ObamaAFP - Les élus du Congrès américain ont voté mercredi à une large majorité pour rejeter un veto de Barack Obama sur une loi autorisant les proches de victimes du 11-Septembre à poursuivre l'Arabie saoudite, une première depuis le début de sa présidence.

Alors que Barack Obama n'avait jamais vu un de ses vetos révoqué, les élus de la Chambre des représentants ont voté à 348 voix pour rejeter le veto présidentiel contre 77 voix allant dans le sens du chef de l'Etat, peu après un vote similaire du Sénat.

Barack Obama avait mis vendredi son veto à cette loi autorisant les proches de victimes du 11-Septembre à poursuivre l'Arabie saoudite, un allié des Etats-Unis dont l'implication dans ces attentats n'a jamais été démontrée. Quinze des 19 auteurs des attentats ayant fait près de 3.000 morts en 2001, étaient toutefois des ressortissants saoudiens.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, Barack Obama a usé de son droit de veto à 12 reprises, mais jamais la majorité des deux tiers nécessaire pour les rejeter n'avait été atteinte.

Au Sénat, ce rare vote bipartisan a été encore plus tranché avec 97 voix pour entraver le veto, contre une seule voix soutenant l'initiative de Barack Obama, celle de Harry Reid, chef de la minorité démocrate à la chambre haute.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a salué le courage de cet élu, reprenant les arguments sécuritaires présentés par le président pour justifier son veto.

C'est peut-être la chose la plus embarrassante que le Sénat des Etats-Unis ait jamais faite depuis 1983, a-t-il estimé à propos du vote de mercredi.

Le fait que des membres du Sénat américain n'aient été informés que récemment de l'impact négatif de cette proposition de loi sur nos militaires et nos diplomates est en soi embarrassant, a ajouté le porte-parole.

La Maison Blanche avait en effet estimé que le texte affaiblirait le principe d'immunité qui protège les Etats (et leurs diplomates) de poursuites judiciaires et risquait, par un effet boomerang, d'exposer les Etats-Unis à des poursuites devant divers tribunaux à travers le monde.