Réseaux sociaux : Des comptes Twitter surveillés "par un Etat"

Publié le Mercredi 16 Décembre 2015 à 09:30
franceinfo- Des utilisateurs du célèbre réseau social ont reçu un message de Twitter les informant que leurs comptes avaient été surveillés.L'affaire concernerait à ce stade un petit nombre d'utilisateurs de Twitter à travers le monde, peut-être une douzaine, principalement aux Etats-Unis mais aussi en France. Ces derniers ont reçu il y a quelques jours un message envoyé par la direction de Twitter, un message plutôt inquiétant disant ceci : "votre compte (…) a peut-être fait l'objet d'un ciblage de la part d'agents commandités par un État".

Selon Twitter, des données ont pu être collectées - mais ce n'est pas certain : les adresses IP, les adresses emails associées aux comptes utilisateurs et, dans certains cas, les numéros de téléphone (lorsque ceux-ci sont déclarés). Tout cela ressemble donc à une surveillance resserrée, centrée sur certains comptes. Il semble qu'il y ait un point commun entre les utilisateurs visés : ceux-ci seraient tous versés dans les questions de sécurité et de protection des données personnelles. Par exemple, il y a le compte français Café Vie Privée qui milite pour l'utilisation du chiffrement dans les échanges électroniques.

Autre point commun : les intéressés utiliseraient ou feraient la promotion du fameux système Tor. Tor, c'est ce réseau de communication anonyme qui inquiète, entre autres, les autorités françaises parce qu'il peut être utilisé par des terroristes jihadistes.

Cela ne veut pas dire que les comptes visés sont impliqués dans ce genre d'actions. Twitter a mis en place depuis quelques temps, tout comme Google et Facebook, un système d'alerte : lorsque des comptes utilisateurs font l'objet de surveillance, leurs détenteurs sont automatiquement prévenus. Cela fait partie de la politique de transparence de ces réseaux sociaux. D'un côté, ils s'engagent à collaborer avec les autorités, notamment dans la lutte contre le terrorisme. D'un autre côté, ils ne veulent pas se faire les auxiliaires d'une surveillance généralisée qui pourrait s'avérer abusive.