Ne pas s’arroger une tutelle morale sur les autres

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Publié le Mercredi 23 Mai 2018 à 14:00
Le secret pour avoir des rapports apaisés avec les autres, et de favoriser un climat empreint de sérénité et quiétude, est de savoir composer avec eux, et de ne pas les brusquer. Par les temps qui courent, on a tendance à rapidement juger les autres et à les catégoriser, souvent selon l’apparence, un certain mode de vie, des positions politiques, idéologiques, etc.

On s’arroge le droit, indûment d’ailleurs, de préjuger de la moralité des autres, de leur foi, alors que celle-ci se loge dans le cœur ; personne n’est en mesure d’en sonder le secret, et est entre l’être humain et son créateur.

Le croyant doit dire du bien aux autres, s’il a à les conseiller où attirer leur attention sur une question donnée, il doit savoir le faire, sans les rudoyer, les blesser, et sans cette volonté tendancieuse de nuire…il ne doit pas se permettre d’exercer sur eux une certaine tutelle morale, ou d’être comptable de leurs actes, car Dieu ne l’en habilite pas. 

Seul Dieu connait la vérité de chacun ; son apparence, et son intimité ; ce qu’il déclare, et ce qu’il dissimule, c’est à lui d’être miséricordieux ou de punir ses serviteurs, comme le dit ce verset de la sourate al-Isra.

وَقُل لِّعِبَادِي يَقُولُوا الَّتِي هِيَ أَحْسَنُ ۚ إِنَّ الشَّيْطَانَ يَنزَغُ بَيْنَهُمْ ۚ إِنَّ الشَّيْطَانَ كَانَ لِلْإِنسَانِ عَدُوًّا مُّبِينًا (53) رَّبُّكُمْ أَعْلَمُ بِكُمْ ۖ إِن يَشَأْ يَرْحَمْكُمْ أَوْ إِن يَشَأْ يُعَذِّبْكُمْ ۚ وَمَا أَرْسَلْنَاكَ عَلَيْهِمْ وَكِيلًا (54) 
الإسراء

Le comportement du croyant doit être empreint d’indulgence, de bonté et de pardon, de manière à ce qu’il procure un certain réconfort et une certaine sécurité à ses interlocuteurs. Il doit se garder d’être dur et brutal, écouter les autres, les consulter et prendre leur avis, sous peine qu’ils le fuient et s’en éloignent.  C’est ce que dit Dieu dans ces versets de la sourate al-Imran, en parlant de son prophète et de sa mansuétude :

فَبِمَا رَحْمَةٍ مِّنَ اللَّهِ لِنتَ لَهُمْ ۖ وَلَوْ كُنتَ فَظًّا غَلِيظَ الْقَلْبِ لَانفَضُّوا مِنْ حَوْلِكَ ۖ فَاعْفُ عَنْهُمْ وَاسْتَغْفِرْ لَهُمْ وَشَاوِرْهُمْ فِي الْأَمْرِ ۖ فَإِذَا عَزَمْتَ فَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ ۚ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُتَوَكِّلِينَ (159)
ٱل عمران

Le croyant doit manifester des dispositions bienveillantes avec tous les humains, quels qu’ils soient. Allah a ordonné à Moussa (Moïse) et à son frère Haroun (Aoron), d’aller prêcher le message divin auprès de Pharaon, symbole de la mécréance et de la barbarie, et de l’appeler à l’Islam, en utilisant des mots doux :

اذْهَبْ أَنتَ وَأَخُوكَ بِآيَاتِي وَلَا تَنِيَا فِي ذِكْرِي (42) اذْهَبَا إِلَىٰ فِرْعَوْنَ إِنَّهُ طَغَىٰ (43) فَقُولَا لَهُ قَوْلًا لَّيِّنًا لَّعَلَّهُ يَتَذَكَّرُ أَوْ يَخْشَىٰ (44
طه
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