Zribi se défend que ses déclarations aient été à l’origine de la dépréciation du dinar

Publié le Mercredi 26 Avril 2017 à 09:40
Lamia ZribiLa ministre des Finances, Lamia Zribi, se défend d’avoir déclaré qu’un euro coûte trois dinars, une "hypothèse infondée" du fait de la reprise de la cadence de production et d’exportation du phosphate à des niveaux d’avant 2010 (pour ce qui est de la production), des prémices d’amélioration sensible du tourisme, vu l’amélioration des réservations, et de l’évolution de l’exportation des industries manufacturières. "Il n’y a aucune raison objective et technique du glissement du dinar au niveau 1 euro = 3 dinars", explique-t-elle, affirmant n’avoir jamais évoqué le mot "dévaluation".

Dans une mise au point publiée sur la page officielle du MF, la ministre précise que le taux de change du dinar est fixé sur le marché interbancaire, selon l’offre et la demande, signalant que la dépréciation du dinar "est imputée mécaniquement à cette règle", étant donné que la demande est supérieure à l’offre.

La hausse de la demande s’explique par l’augmentation du déficit courant notamment du déficit commercial ayant atteint des niveaux records, à peu près 3 % du PIB au premier trimestre de l’année, ce qui constitue "un niveau historique sans précédent". 

Zribi ajoute que les réformes conduites par son ministère, en matière de fiscalité, de douane et de lutte contre la corruption..., commencent à donner leurs fruits, notamment pour ce qui est de l’évasion fiscale et de la corruption.

La ministre exclut que ses déclarations aient impacté le taux de change ou aient été à l’origine de la dépréciation du dinar, évoquant "d’autres facteurs objectifs inhérents fondamentalement à la cadence des paiements étrangers", et invoquant le décalage entre ses déclarations (18 avril), et la réaction du marché des changes (20 avril).

La ministre pointe une "campagne méthodique et orchestrée", estimant que le processus réformateur ne va pas s’arrêter, ni être influencé par ses "campagnes calomnieuses et les tentatives désespérées dont j’étais sûr de la survenue".

La ministre des Finances conclut que le redressement de l’économie tunisienne reste tributaire des réformes profondes conçues et réalisées d’une manière participative, avec toutes les parties sociales et professionnelles.
Gnet