Youssef Chahed promet une enquête et une réponse au rapport d’Amnesty international

Publié le Jeudi 16 Février 2017 à 13:03
Youssef Chahed dans une interview à DWLe chef du gouvernement, Youssef Chahed, a affirmé que les autorités allaient répondre au rapport d’Amnesty international qui pointe des cas de torture en Tunisie, annonçant qu’une enquête sera ouverte et le ministre de l’Intérieur évoquera cette question devant le parlement.

Dans une interview à la version arabe de Deutshe Wella, Il a dit avoir été attentif à ce rapport qui évoque des cas d’arrestations à l’issue des opérations terroristes du Bardo et de Sousse, lesquelles sont qualifiées "d’arbitraires". "On va répondre à ce rapport, et on ne le craint pas comme c’était le cas sous la dictature où ces organisations ont été indésirables".

"Maintenant, ces organisations ont des bureaux en Tunisie. (...). Amnesty international entre en Tunisie et mène ses rapports en toute liberté, alors qu’elle était interdite il y a six ans de cela", a-t-il souligné, selon une vidéo mise en ligne. 

L’ONG a dénoncé dans son dernier rapport "des dérives qui rappellent l’époque de la dictature", évoquant "des cas de torture, d’arrestations arbitraires ou de perquisitions abusives".

Le chef du gouvernement a encore indiqué que la partie tunisienne avait exprimé "clairement" aux autorités allemandes son refus d’installer des camps pour les réfugiés sur son sol. "La possibilité de création de camps de réfugiés en Tunisie n’est pas à l’ordre du jour, car le pays n’est pas prêt pour ça et l’opinion publique le refuse", a-t-il affirmé, excluant toute disposition du pays de troquer la mise en place de ces camps contre une assistance financière quelque importante soit-elle, même s’il a besoin de ce soutien financier, étant donné que "la Tunisie est un pays souverain et a fait une révolution pour décider de son destin".   

Il a rappelé que notre pays avait accueilli en 2011 un million de réfugiés libyens qui fuyaient la guerre en Libye, et les familles tunisiennes les ont accueillis avec des moyens simples". "Notre pays a une morale sur ces questions", a-t-il dit.

Chahed a ajouté avoir expliqué aux responsables allemands que la Tunisie était "une démocratie naissante qui requiert d’être consolidée". "Le pays a des problèmes socio-économiques, l’expérience ne doit pas être mise en danger, mais doit recevoir tout le soutien de l’Europe", leur a-t-il indiqué.

Il a encore déclaré être venu en Allemagne pour lever les "équivoques, et amalgames" sur le fait de distinguer entre les immigrés illégaux et les terroristes dans les foyers de tension, affirmant que l’Allemagne ne constitue pas une terre d’immigration pour les Tunisiens.

Gnet