Vers l'intégration de l'économie tunisienne dans le marché européen

Publié le Mardi 13 Octobre 2015 à 14:41
La Commissaire européenne pour le commerce extérieur, Cecilia Malmström, a effectué une visite officielle en Tunisie aujourd'hui le 13 octobre 2015 afin de lancer les négociations de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l'UE.

Malmström a rencontré à la Kasbah Habib Essid, le chef du gouvernement, et Ridha Lahouel, ministre du commerce, et a participé à une conférence de presse conjointe annonçant le lancement officiel des négociations.

Malmström a aussi pris part le même jour à une conférence organisée par l'Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) et la fondation Konrad Adenauer (KAS), ayant pour thème "Vers une nouvelle relation Tunisie– Union Européenne dans la perspective de l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA)", qui s'est tenue à l'hôtel The Residence à Gammarth.

Après la conférence, Mme Malmström a rencontré des membres de l'Assemblée des Représentants du Peuple ainsi que des représentants de la société civile tunisienne avec lesquels elle a discuté de leurs attentes et ambitions en ce qui concerne les futures relations commerciales et d’investissement entre la Tunisie et l’Union européenne. A cette occasion, elle a rencontré des représentants des organisations du «Quartette» qui ont obtenu le Prix Nobel de la paix pour 2015.

La Tunisie et l'Union européenne entretiennent des relations commerciales historiques et solides. L'Union européenne est de loin le premier partenaire commercial de la Tunisie: plus de la moitié des échanges commerciaux de la Tunisie se font avec l'UE. En 2014, les exportations vers l'UE ont représenté 74,3% du total des exportations tunisiennes, et 52,8 % du total des importations   tunisiennes provenaient de l'UE.  L'UE est aussi le premier investisseur direct étranger dans le pays.

Dans un discours prononcé à Tunis, Cecilia Malmström a déclaré que l’Union européenne était consciente du défi qu'un tel accord peut représenter pour la Tunisie, car il implique des réformes importantes. Voici des extraits de son discours :

« Nous proposons par conséquent une approche asymétrique et progressive, notamment en ce qui concerne les engagements en matière de rapprochement de la législation tunisienne avec celle de l'UE.

Nous sommes également prêts à soutenir les négociations et la mise en œuvre du futur accord avec un paquet de mesures d’accompagnement. Ce paquet soutiendra le processus de réformes, la mise à niveau de certains secteurs clés tels que l'agriculture, les services et l'appui au secteur privé.
Deuxièmement, je suis convaincue que le commerce doit également contribuer au développement durable, une dimension qui me tient particulièrement à cœur.

Nous incluons systématiquement dans nos accords commerciaux, et ce sera aussi le cas pour l'ALECA avec la Tunisie, un chapitre consacré aux normes fondamentales du travail et au respect des accords multilatéraux en matière d'environnement. Ce chapitre couvrira aussi d'autres questions liées au développement durable, telles que la responsabilité sociale des entreprises et le commerce éthique. Et la coopération bilatérale et l'implication étroite et continue de la société civile joueront un rôle clé dans la mise en œuvre de ce chapitre.

L'objectif des négociations de l’ALECA est l'intégration progressive de l'économie tunisienne dans le marché unique de l'Union Européenne. L’ALECA vise à compléter et à approfondir la zone de libre échange pour les produits manufacturés mise en place suite à la signature de l'Accord d'Association en 1995.

L'ALECA s'appuiera sur les engagements existant dans le cadre de cet accord d'association, et a pour objectif de réduire les barrières au commerce des services, des produits agricoles, des produits agricoles transformés et de la pêche, de l'énergie, de faciliter le commerce et l'investissement, et de permettre le rapprochement des règlementations économiques.
Troisièmement, nous avons besoin de nous assurer du respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales. Ces questions sont déjà abordées dans le cadre de l'accord d'association, auquel sont soumis les divers domaines de notre relation, y compris le futur ALECA.

La Tunisie a fait des progrès dans ce domaine que je souhaite saluer !

Mais, je veux aussi insister sur l'importance de continuer sur ce chemin. La création d'une culture politique qui respecte les droits de l'homme n'est pas facile, particulièrement dans un contexte où le terrorisme est une menace quotidienne.

Finalement, nous avons besoin d'un dialogue inclusif et continu avec la société civile. Je suis consciente du rôle très important que la société civile tunisienne ait joué dans le processus de transition politique. Je suis également réceptive à la demande de la société civile tunisienne d'être associée pleinement au déroulement des négociations que nous lançons aujourd'hui.
L'Union européenne encourage ce dialogue par son financement direct à près de 55 initiatives portées par la société civile tunisienne ».

 L'Accord de Libre Echange Complet et Approfondi –connu par son acronyme ALECA- n'est pas un nouvel accord commercial mais une intégration plus profonde de l'économie tunisienne dans l'espace euro-méditerranéen. Il vise à compléter et à approfondir la zone de libre échange pour les produits manufacturés, mise en place suite à la signature de l'Accord d'association signé en 1995.
D’après communiqué et discours 

 

Commentaires 

 
#1 Pour quelles raisons?
Ecrit par Léon     13-10-2015 19:01
Alors que notre économie est au plus mal, un tel cadeau me laisse dubitatif. Après le prix Nobel, l'Europe ne cesse de nous accorder intérêt et sollicitude.
Est-ce un sentiment de culpabilité? Celui d'avoir contribué à ruiner un pays jadis florissant et qui ne lui a jamais fait de mal.
Ou est-ce pour remercier le peuple de traitres qui l'a aidé à ruiner son propre pays.
Léon;
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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