Un ex-ministre des Finances met en garde contre la privatisation des banques publiques

Publié le Vendredi 24 Mars 2017 à 13:07
Des experts du monde de l’Economie et des Finances ont mis en garde contre l’exacerbation de la crise économique qui risque de mener le pays vers "une catastrophe sociale". Lors d’une conférence organisée hier, par le Centre Islam et Démocratie, l’ex-ministre des Finances, Elyes Fakhfakh a prévenu contre la privatisation des banques publiques, prédisant un déficit de 3000 milliards des caisses sociales en 2025.

Les problèmes actuels sont le résultat du déficit structurel touchant les secteurs importants à l’instar de l’énergie, des banques publiques, et des caisses sociales depuis des années, a dit Fakhfakh.

Les réformes structurelles requièrent "des mesures courageuses et prospectives" susceptibles de solutionner des problèmes qui s’accumulent depuis à peu près 20 ans. L’ex-ministre préconise une réforme structurelle des banques publiques, tout en évitant leur privatisation, étant la principale source de financement des grandes entreprises publiques. 

Il a encore souligné que le programme de réforme structurelle suivi par le gouvernement depuis 2013 a mis en évidence l’imbrication du dispositif financier et économique des banques publiques, des entreprises publiques et de la caisse de compensation, ce qui nécessite une stratégie globale de réforme touchant l’ensemble de ces structures, afin que les équilibres financiers du pays soient préservés. 

Le président du laboratoire de l’économie, Adel Dhif, et le directeur de l’Institut tunisien de la concurrence, Habib Zitouna, ont affirmé que la croissance économique et la productivité sont tributaires des réformes fiscales profondes.

Ils appellent à travailler plus, à relancer l’investissement privé et à changer la méthode de gestion des entreprises pour améliorer la productivité. Ils prônent également une réforme fiscale globale reposant sur la simplification du régime fiscal, la modernisation de l’administration fiscale et la sensibilisation contre l’évasion fiscale, tout en limitant la centralisation de la fiscalité.
Gnet