Tunisie/Diplomatie : Entre exigences intérieures et autres stratégiques

Publié le Jeudi 28 Avril 2016 à 11:38
Khemaïs Jhinaoui"La politique étrangère de la Tunisie s’appuie sur des considérations intérieures et des nécessités stratégiques, mais procède également du droit international, conformément à l’article 20 de la constitution qui stipule que les traités ratifiés par le parlement sont supérieurs aux lois, et inférieurs à la constitution".

C’est ce qu’a souligné le ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui, mercredi 27 avril, lors de la conférence internationale sur "la politique étrangère et le droit international", organisée à Tunis, où il a exposé les grandes lignes et les constantes de la politique étrangère tunisienne, selon un communiqué paru sur la page du ministère des Affaires étrangères.

Il a souligné que le droit international demeure à la lumière de la persistance des crises et des conflits internationaux, ainsi que de l’avènement de nouvelles menaces à la sécurité et à la paix internationales, à l’instar du terrorisme, du crime organisé, des changements climatiques, du crime électronique, etc.,  l’unique refuge pour des pays comme la Tunisie pour la consolidation de la paix et la sécurité dans le monde, et l’entente et la coopération entre les nations.

La Tunisie a choisi dès l’aube de l’indépendance de rallier le système des pays souverains, sous l’égide des Nations Unies en vue d’œuvrer pour la paix et le respect du droit international, a-t-il dit.

Jhinaoui a ajouté que l’adhésion de la Tunisie au mouvement des non-alignés s’inscrit dans le cadre de l’instauration d’un nouvel ordre économique international plus juste et plus équitable, prenant en considération les intérêts des pays en développement, et ceux sous-développés et les attentes et préoccupations de leurs peuples.

Il a indiqué que la Tunisie participe actuellement à six missions onusiennes de maintien de la paix en Côte d’Ivoire, au Congo, au Mali, en Afrique centrale, au Darfour et à Haïti, comme elle contribue aux efforts de médiation dans de nombreux conflits régionaux, signalant avoir affirmé à Ban Ki-moon et ses adjoints récemment à New-York les dispositions de notre pays à renforcer sa présence dans de telles opérations.

Il a mis l’accent sur les efforts de la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme, en coordination avec ses partenaires régionaux et internationaux, précisant que la lutte contre ce fléau transfrontalier requiert une coopération et une coordination internationales.  
 
Il a encore souligné que le ralliement la Tunisie au système des pays démocratiques lui confère une nouvelle responsabilité en matière de défense des valeurs démocratiques et de la légalité internationale, ajoutant que notre pays a réitéré directement après la révolution son attachement au droit international et son adhésion aux institutions internationales chargées de la défense des droits de l’homme, ainsi qu’au statut de Rome sur la Cour pénale internationale (CPI), outre la levée des réserves sur la CEDAW (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes).

La célébration du 60ème anniversaire de la création du ministère des Affaires étrangères, le 03 Mai, sera une occasion pour rappeler l’histoire de la diplomatie tunisienne, et procéder à une lecture approfondie de ses réalités et ses perspectives de développement au cours de la prochaine décennie, a-t-il conclu.
Gnet