Tunisie/Attentats : BCE admet des dysfonctionnements sécuritaires

Publié le Lundi 23 Mars 2015 à 11:59
Dans une interview accordée hier soir, dimanche 22 mars, aux médias français, Le Monde, ITélé, et Europe 1, et diffusée sur Nessma Tv,  de l’intérieur du musée du Bardo, le Président de la République, Beji Caid Essebsi a déclaré que toute la Tunisie « vivait un drame qui a touché tous les Hommes ».

Une stèle sera posée à l’entrée du musée du Bardo, avec gravés dessus, tous les noms des victimes de l’attentat survenu le 18 mars au musée national. Il a affirmé qu’une grande marche aura lieu au plus tard le dimanche 29 mars vers Le Bardo.

Le président a déclaré que l’attentat a été perpétré par trois terroristes. Deux ont été abattus, et le troisième est en fuite et est activement recherché. « Il ya une enquête qui va aller très loin, je vous le promets », a-t-il dit.

Ne voulant pas s’étaler davantage sur l’enquête, le président Caid Essebsi a admis  « des dysfonctionnements…dont les auteurs auront affaire à l’administration », tout  en affirmant « une réorganisation est en cours », en faisant allusion au système sécuritaire.

Beji Caïd Essebsi a déclaré que s’il fallait faire la guerre, l’Etat fera la guerre aux terroristes. Interrogé sur le sort des Tunisiens partis au Djihad en Syrie, Caid Essebsi a déclaré que c’était l’affaire de toute la région, « ça nous vient de certaines régions du Maghreb car dans toute équipe débusquée il y en a un chef Algérien deux qui sont de Libye, 1 du Niger et 2 ou 3 de la Tunisie », a-t-il dit.

Selon le Président de la République, «  la Tunisie est menacée »,  mais dit avoir confiance en le peuple tunisien « qui doit travailler ».

Beji Caid Essebsi se dit attaché au principe de démocratie : « nous sommes au milieu du guet, nous n’allons pas changer de cheval », a-t-il dit. Les grands rendez-vous de l’avenir, sont selon Beji Caid Essebsi, la lutte anti-terroriste et l’économie à redresser.

Le chef de l’Etat a évoqué le recul de la productivité, « inapproprié ». Il a cité le secteur du phosphate dont la production a reculé de près de 50% durant les dernières années, à cause des mouvements sociaux. « La Tunisie a besoin de tous ses enfants pour devenir un pays développé », a-t-il dit.
Interrogé sur la politique à adopter pour contrer la radicalisation, Beji Caid Essebsi a répondu : «Les mouvements islamistes Ne sont pas des mouvements religieux mais politiques. On instrumentalise la religion pour arriver au pouvoir. Le peuple tunisien est en majorité musulman mais tolérant avec les autres religions…», a-t-il souligné.

Beji Caid Essebsi a déclaré que les promesses faites par l’Europe à la Tunisie, en matière d’aide financière n’ont pas été concrétisées. « L’Europe n’est pas indifférente à notre sort, mais ne nous aide pas beaucoup… Les USA nous aide dans la lutte anti-terroriste, les pays du Golfe nous ont promis de nous aider aussi…le problème est que nous avons besoin de cette aide tout de suite, pas quand la Tunisie n’existera plus», a-t-il dit.

Le président tunisien a aussi déclaré que lors de sa visite au mois de mai prochain à Washington, il concrétisera l’accès de la Tunisie au statut de pays allié majeur non membre de l’OTAN, qui accordera au pays des privilèges pour la défense et la coopération économique.

Il a par ailleurs évoqué l’islamophobie dont sont victimes les Tunisiens en France, et a parlé d’une « ignorance de la religion musulmane », de l’autre coté de la méditerranée, tout en appelant la France a accorder des bourses d’études aux Tunisiens démunis pour rapprocher les deux rives. 
 
Le 7,8 et 9 avril 2015, Beji Caid Essebsi sera en visite officielle à Paris. Son premier voyage officiel depuis son investiture.
Gnet