Tunisie/ Russie : Convergence de points de vue, visite de Poutine en vue

Publié le Lundi 14 Mars 2016 à 17:33
Khemaïs Jhinoui et Serguei Lavrov à Moscou. Le ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinoui, a fait état ce lundi 14 mars à Moscou, d'une quasi-convergence de points de vue entre la Tunisie et la Russie sur les nombreuses affaires régionales et internationales.

Dans une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Serguei Lavrov, Jhinaoui a indiqué que leurs entretiens avaient porté sur les relations bilatérales et la nécessité de les développer davantage dans les différents domaines.

Jhinaoui a annoncé la tenue de la commission mixte tuniso-russe les 29 mars et 1er avril prochains, qui va examiner "les moyens de développer nos relations bilatérales dans tous les domaines", lançant un appel au peuple russe de se rendre en Tunisie, "un pays ouvert et hospitalier."

"J’ai assuré le ministre que la Tunisie avait pris toutes les précautions et  dispositions pour sécuriser ses institutions touristiques", a-t-il dit, signalant que notre pays "se réjouira de tout éventuel déferlement de touristes russes, a fortiori que le nombre de ceux qui se sont rendus l’année dernière en Tunisie a grandement régressé". 

Jhinaoui a dit avoir convenu avec son homologue russe d’intensifier les concertations politiques à tous les niveaux, faisant part de l’invitation qu’il lui a adressé pour visiter la Tunisie au moment qu’il juge opportun, pour préparer la visite du président Poutine à notre pays, outre la visite du président Béji Caïd Essebsi à Moscou. Il s’agit "de donner de la substance et de la teneur à ces deux visites afin qu’elles marquent un saut qualitatif dans les relations bilatérales".

Le chef de la diplomatie tunisienne a ajouté avoir évoqué avec Lavrov la situation en Libye, en Syrie et la question palestinienne. Pour ce qui est de la Libye, il était question d’appuyer les efforts de l’ONU en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale, et afin qu’il prenne ses fonctions dans les plus brefs délais à Tripoli. "Nous avons relevé l’importance de la réunion des pays limitrophes de Libye  prévue les 21 et 22 mars en Tunisie, pour évoquer les moyens à même d’aider les libyens à parvenir à une sortie de crise".

Il a dit avoir exprimé la position de la Tunisie qui rejette "toute intervention militaire anarchique en Libye, dont les conséquences seront déplorables sur ce pays, sans qu’elle ne soit accompagnée d’une solution politique".

Au sujet de la cause palestinienne, les deux hommes ont évoqué l’absence d’horizons devant les Palestiniens pour parvenir à une solution politique. "Nous avons affirmé la nécessité d’agir à l’échelle onusienne pour pousser à une solution, permettant au peuple palestinien de construire son Etat indépendant dont la  capitale est al-Quds", a-t-il dit, ajoutant que l’absence de règlement de la cause palestinienne est à l’origine de l’instabilité et du chaos dans la région.

Jhianoui a aussi souligné que la Tunisie était menacée par le terrorisme provenant de l’instabilité et de l’absence d’Etat dans le voisinage libyen. "La Tunisie soutient toute initiative internationale et toute coalition de nature à s’attaquer à ce fléau", a-t-il dit, ajoutant que notre pays veut s’inspirer de l’expérience russe en matière de lutte contre le terrorisme, qu’elle considère comme étant "réussie" et est prête à une coopération dans ce domaine. 

Sergueï Lavrov a indiqué que les représentants tunisiens participent régulièrement aux rencontres annuelles organisées par le conseil de sécurité de la Russie fédérale avec les pays participants à la lutte contre le terrorisme.

Il a ajouté que les discussions avec la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme portent sur le ravitaillement des forces tunisiennes par des équipements russes, ainsi qu’une coopération bilatérale au niveau des canaux internationaux dont les Nations-Unies.

Gnet