Tunisie/ Martyrs : Large désapprobation du verdict du tribunal militaire

Publié le Lundi 14 Avril 2014 à 09:51
Jugements rendus dans l'affaire des martyrs de la révolution...TAP & Gnet - La Cour d'appel militaire a condamné, samedi, l'ancien ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem, ainsi que 4 anciens responsables de sécurité, à trois ans de prison.

Selon un communiqué, les quatre anciens responsables de sécurité sont l'ancien directeur de la sécurité présidentielle, Ali Seriati ainsi que les trois anciens directeurs du ministère de l'Intérieur Jalel Boudrigua, Adel Touiri et Lotfi Zouaoui.

Les jugements prononcés ont été décidés après l'examen par la chambre criminelle des affaires du grand Tunis, des martyrs de Thala, Kasserine, Tajerouine, Kairouan, Kerkennah et Sfax, a annoncé le Tribunal

Ce faisant, l'ancien directeur général de la sûreté nationale, Adel Tiouiri a été remis en liberté dans la nuit de samedi à dimanche, apprend l'agence TAP dimanche auprès de son avocat Me Sahbi Basli.

Selon l'avocat, la chambre criminelle de la cour d'appel militaire a décidé de cumuler les peines prononcées à l'encontre d’Adel Tiouiri dans les affaires du Grand-Tunis et des martyrs de la révolution à Thala, Kasserine, Tejerouine et Kairouan. Il a été condamné à 3 ans de prison

Les jugements rendus par le tribunal militaire ont provoqué un tollé parmi les partis politiques, les jugeant injustes envers les familles des martyrs de la révolution, et appelant à transférer ces affaires devant les juridictions civiles.

Le Front populaire a réclamé, dimanche, de retirer l'affaire des martyrs et blessés de la révolution des tribunaux militaires et de la soumettre, dans l'immédiat, aux juridictions civiles, dans le cadre du processus de la justice transitionnelle.

Le parti du Congrès pour la République (CPR) a qualifié, dans un communiqué publié dimanche, de "position politique", l'attitude du tribunal militaire suite à la modification, par la chambre criminelle de la cour d'appel militaire de Tunis, des chefs d'accusation dans l'affaire des martyrs et blessés de la révolution du "meurtre prémédité" à "l'homicide involontaire", après des années de plaidoirie.     

La présidente de la Commission des martyrs et blessés de la révolution au sein de l'Assemblée nationale constituante, Yamina Zoghlami, s'est dite surprise par les jugements prononcés, samedi, par la Cour d'appel militaire de Tunis dans l'affaire des martyrs et blessés de la révolution.
 
Dans une déclaration accordée dimanche à l'agence TAP, Zoghlami a indiqué que l'allègement des peines était attendu. Par contre, a-t-elle dit, l'annonce des jugements de cette manière suscite l'interrogation. Elle s'est, par ailleurs, dite étonnée du changement des accusations de " homicide volontaire " à " agression violente provoquant la mort ".

Elle a ajouté que la commission des martyrs, des blessés de la révolution et des bénéficiaires de l'amnistie générale se réunira lundi matin pour examiner cette question et tiendra par la suite une conférence de presse pour y exprimer clairement sa position.

La présidente de la commission a appelé les juristes, les composantes de la société civile et les forces politiques à faire cesser les tiraillements et à protéger la révolution et les droits des familles des martyrs et des blessés.