Tunisie/ Constitution : Divergences entre Ghannouchi, Essebsi et les autres |
Publié le Samedi 08 Juin 2013 à 11:38 |
Rached Ghannouchi a déclaré hier au JT d’al-Wataniya que son mouvement a fait plusieurs concessions au sujet de la constitution, et considère que celle-ci exprime les différentes orientations existantes en Tunisie. "Ennahdha est celui qui a fait le plus de concessions en vue d’arriver à des accords sur la constitution. Celle-ci exprime toutes les orientations, l’orientation nationale générale l’orientation moderniste", a affirmé Ghannouchi. Pour le numéro 1 du mouvement islamiste au pouvoir, "si ont veut achever la période transitoire dans les plus brefs délais, il faut se garder de mettre des obstacles à tous les instants, pour reprocher après au gouvernement et à la troïka de vouloir rester au pouvoir". Au sujet de la loi sur l’immunisation de la révolution, Ghannouchi estime que "l’ancien régime n’est pas mort. Il a été écarté mais il existe encore. Les révolutionnaires ont le droit de fermer les issues devant le retour de l’ancien régime, ce n’est pas une exclusion c’est une espèce de précaution pour que l’ancien régime ne se ressuscite pas", a-t-il souligné. Il a dit que son mouvement est pour que le nombre des personnes concernées par cette loi soit limité au maximum. "Nous ne sommes pas avec l’élargissement, mais nous voulons limiter au minimum le nombre. Nous voulons donner l’occasion à ceux qui ont dirigé la période écoulée de s’auto-évaluer. Qu’ils évaluent leur politique, qu’ils s’excusent au peuple tunisien, nous ne cherchons pas la vengeance, nous voulons que les anciennes blessures soient épurées aux moindres dégâts", a-t-il déclaré. Béji Caïd Essebsi oppose, lui, une fin de non-recevoir à ce projet de loi, qui cherche, à ses yeux, "à diviser et à semer la discorde alors que le pays a besoin de resserrement des rangs et d’unité". "Je les conseille de renoncer à ce projet de loi, mais s’ils veulent le maintenir, qu’ils assument leur responsabilité", a-t-il ajouté en substance. Le président de Nida Tounes considère que "le projet de constitution comporte des points positifs et des points négatifs substantiels et ne peut-être accepté dans sa version actuelle". "Les dispositions transitoires sont inacceptables et sont de nature à vider le projet de sa substance", a-t-il fait valoir. Al-Masser, membre de l’Union pour la Tunisie, estime que "le projet de constitution, malgré les améliorations qui y ont été introduites ne se hisse pas aux attentes des Tunisiens, et n’a pas abouti au consensus". Samir Bettaieb à appelé hier, lors d’une conférence de presse, "à travailler davantage sur le projet de constitution, afin d’éviter le recours au référendum et perdre encore des mois dans les tiraillements sur la nouvelle constitution". Al-Massar réfute le régime politique inscrit dans la dernière copie du projet de constitution, ainsi que l’article relatif aux prérogatives du Président de la République dans leurs rapports avec les prérogatives du chef du gouvernement. Le Congrès pour la République dit s’opposer dans un communiqué rendu public hier "aux insuffisances et aux failles contenues dans la dernière copie du projet de constitution". Le parti exprime son "étonnement que la commission de coordination et de rédaction ait décidé entre plusieurs choix dans nombre d’articles, qui n’ont pas été tranchés au sein de la commission constitutive, et qui n’ont pas été évoqués dans le dialogue des partis, à l’instar des articles 72, 92,94 et 104." Le CPR émet des réserves sur "les formules, émanant des accords conclus lors du dialogue national, s’agissant notamment du régime mixte où les prérogatives du président de la République et du chef du gouvernement sont équilibrées. L’énonciation proposée dans les articles 76 et 77 prévoit une restriction des prérogatives du président de la République en matière d’élaboration des politiques générales dans les domaines relevant de ses attributions, (Affaires étrangères, Défense et Sûreté nationale) par les prérogatives du chef du gouvernement qui fixe la politique générale de l’Etat conformément à l’article 90". Par ailleurs, "ses prérogatives (ndlr : du chef de l'Etat) en matière de nomination sont restreintes par le droit d’objection de la part du pouvoir législatif, alors qu’il a été convenu que l’avis de celui-ci soit consultatif. L’équilibre des formulations n’est pas également assuré pour ce qui est de la nomination des ministres dans les domaines du ressort du président, et leur révocation. La nomination se fait en concertation entre les deux présidents. Tandis que le chef du gouvernement est chargé de la révocation". Le CPR considère que les dispositions transitoires au chapitre dix du projet ne sont pas objet de consensus. Il affirme la nécessité "de réviser le chapitre dans son intégralité, notamment pour ce qui est de la suspension des prérogatives de la Cour constitutionnelle, en matière de contrôle de la constitutionnalité des lois pendant trois ans, ce qui légalise la violation de la constitution". Le parti appelle "à revoir le chapitre droits et libertés dans le sens de l’abrogation d’un certain nombre de restrictions, et ce après l’ajout un dernier article rassemblant toutes les restrictions tant qu’elles ne touchent pas à la substance du droit". Gnet
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Commentaires
Ecrit par Tounes hora 10-06-2013 14:11
Ecrit par Skander Ben Baccar 09-06-2013 10:42
L'erreur monumentale était de donner à cette secte-parti politique la rédaction de la constitution. La sagesse aurait été de donner la rédaction à un groupe de sage apolitique qui ne partage aucune affinité idéologique ni avec Ennahda ni avec tout autre parti politique.
Bref j'ai toujours dit que l'unité de l'identité tunisienne est une unité de façade, un pur mensonge historique. Elle est fausse est devrait être reconnu comme telle. La Tunisie n'est absolument pas un seul peuple qui partage les mêmes valeurs, le même projet social et identitaire. La Tunisie est diverse et plurielle. La Tunisie est au moins deux peuples unis par erreur historique et mauvaise vision politique, je dirai même par lâcheté politique et tant qu'on persiste à se voiler la face et refuser de rendre à chaque communauté politico-sociale tunisienne son droit à s’autodéterminer....on ne fera que continuer la dangereuse et suicidaire fuite dans l'instabilité politique, la haine sociale, le mépris et l’asservissement de l'autre, voire même la menace d'une guerre civile.
L'exemple syrien est là pour nous le rappeler et les menaces proférées par Erdogane à l'encontre de l’opposition pour écraser et anéantir le mouvement social qui frappe la Turquie d'aujourd'hui sont aussi là pour nous le rappeler.
Ecrit par riadh 08-06-2013 19:48
on a été trop con 2 fois quoi...
Ecrit par Royaliste 08-06-2013 16:15
et quand ghannouchi va s'excuser pour les attentats de Sousse, de Monastir et de Babsouika, les proches de nahdha (de l'aveu meme de Jbéli) sont impliqués.
c'est a cause de ghannouchi et de son terrorisme que BenAli a pu batir sa dictature