Tunisie/ BCT : Le taux de croissance revu à la baisse, se situant à 1%

Publié le Vendredi 31 Juillet 2015 à 09:42
Le Conseil d’Administration de la BCT a examiné, lors de sa réunion du 29 juillet 2015, les perspectives économiques et financières nationales, à travers l’analyse des indicateurs actualisés à la lumière des développements récents. Il a également été informé de l’évolution de la coopération entre la Tunisie et les institutions financières internationales.

Après délibération, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.

Le taux de croissance : les prévisions passent de 3% à 1,7 % puis à 1 %, selon la BCT
Suite aux derniers évènements qu’a connus le pays, le taux de croissance économique estimé pour 2015 a été révisé à la baisse pour la deuxième fois de 1,7% à 1% contre 3% prévu initialement. Encore faut-il signaler que la croissance économique, au cours du premier trimestre de l’année en cours, a atteint 1,7%, en glissement annuel, contre 2,3% le trimestre précédent et 2,4% durant la même période une année auparavant.

- Sur le plan sectoriel, la production industrielle a poursuivi son fléchissement, durant les quatre premiers mois de l’année courante, à un rythme plus accentué que celui de l’année précédente, soit -1,4% en glissement annuel contre -0,2% en 2014, sous l’effet de la poursuite de la baisse de la production des industries non manufacturières (-7,8 % contre -4%) et le ralentissement de celle des industries manufacturières (1,3 % contre 1,4%).

- Les principaux indicateurs conjoncturels relatifs à l’évolution de l’activité industrielle observés au cours du mois de juin 2015 montrent un repli des importations des biens d’équipement sans tenir compte de l’importation d’un avion pour  383,6 MDT (-7,4% en glissement annuel contre 4,8% durant le même mois de 2014) et une décélération des importations des matières premières et demi-produits (1,7% contre 3,4%). En outre, les exportations des industries du textile, habillement, cuirs et chaussures ont connu une baisse (-7,1% contre 1,1%) alors que les exportations des industries mécaniques et électriques ont enregistré un ralentissement de leur rythme de progression (5,6% contre 7%). En revanche, la consommation d’électricité de haute et moyenne tensions dans le secteur industriel a connu, en avril 2015, une hausse de 1,5% contre 0,5% un an plus tôt, notamment dans les industries manufacturières (3% contre -0,1%).
 
Concernant le secteur des services, les principaux indicateurs d’activité  du secteur touristique ont poursuivi, en juin 2015, leur évolution baissière. Ceci a concerné, notamment, les nuitées touristiques globales (-35,6% et -44,9% en comparaison avec le même mois de 2014 et de 2010, respectivement), les entrées de touristes étrangers (-36,7% et -38,4%) et les recettes en devises (-23,6% et -20,3 %).

La balance générale des paiements a dégagé un léger déficit de 2 MDT, au cours du premier semestre de 2015 (contre -641 MDT une année auparavant), grâce aux entrées nettes de capitaux extérieurs qui ont permis de couvrir la quasi-totalité du déficit courant qui s’est élevé à environ 4 milliards de dinars.

- Le déficit courant a enregistré une baisse de 149MDT au cours du premier semestre de 2015 pour s’établir à 3.985 MDT ou 4,5% du PIB contre 4.134 MDT ou 5% au cours de la même période de l’an passé.

- Le déficit de la balance commerciale a poursuivi son fléchissement, au cours de la même période, soit un repli d’environ558MDT ou 8,3% pour se situer à 6,2 milliards de dinars, suite à l’amélioration notable du solde de la balance alimentaire, alors que le déficit de la balance énergétique a poursuivi son élargissement (+12,2%) et ce, malgré la baisse importante des cours des carburants sur les marchés internationaux.

- Concernant la balance des services, elle a enregistré, au cours du premier semestre de 2015, une baisse de son excèdent de 351 MDT pour s’établir à 484 MDT, suite notamment  au recul de 17,1% des recettes touristiques par rapport à leur niveau de la même période de l’an passé (-19,6% hors effet change) pour se situer à 1.199 MDT.  

- Parallèlement, l’excédent de la balance des revenus de facteurs et transferts courants a également diminué de 53 MDT revenant à 567 MDT suite à :

* la contraction des revenus de travail de 3,3% en comparaison avec son niveau enregistré au cours du premier semestre de 2014 pour se situer à
1.763 MDT, sachant que les transferts en espèces ont connu une baisse de 1,5%
(-3,9% hors effet change) pour s’établir à 1.313 MDT.

* D’autre part, les dépenses au titre des revenus en capital ont baissé de 2,4% revenant à 1.615 MDT, suite au repli des dépenses au titre des transferts des revenus des IDE de 6,5%, en comparaison avec leur niveau d’une année auparavant pour se situer à 1.109 MDT. En revanche, les dépenses au titre des intérêts de la dette à moyen et long termes ont progressé de 2,1% pour s’établir à 444 MDT.
      
- Quant à l’excédent de la balance des opérations en capital et financières, il a connu, au cours du premier semestre de 2015, une consolidation de 490 MDT en comparaison avec la même période de 2014 pour se situer à 3.983 MDT, suite à la hausse des flux des investissements directs étrangers de 40,7% pour atteindre 993 MDT. Cette hausse a concerné tous les secteurs, principalement ceux de l’énergie (+56,4%) et des industries manufacturières (+16,5%).

- Suite à ces évolutions, le niveau des avoirs nets en devises s’est élevé, au terme du mois de juin 2015, à 13.236 MDT ou 114 jours d’importation contre
 13.097 MDT et 112 jours à la fin de l’année 2014.

- Le taux de change du dinar a enregistré, au cours du mois de juin 2015, une dépréciation de 1,1%  vis-à-vis de l’euro et de 0,3% contre le yen japonais. En revanche, il a connu une appréciation de 1,5% vis-à-vis du dollar américain et de 0,2% face au dirham marocain.

- Au cours du premier semestre de 2015, le dinar s’est déprécié de 4,1% vis-à-vis au dollar et de 1,4% contre le yen japonais, alors qu’il s’est apprécié de 3,9% face à l’euro et au dirham marocain. Il est à noter que le dinar a connu une tendance baissière vis-à-vis de l’euro au cours du deuxième trimestre de 2015 après la hausse notable qu’il a connue au début de l’année.
En termes de glissement annuel, le taux d’inflation a connu, au cours du mois de juin 2015, un ralentissement de son rythme pour s’établir à 5% contre 5,3% en mai. Cette tendance est imputable, principalement, à la poursuite de la décélération de l’évolution des prix des produits alimentaires (5,1% contre 6,3%) ainsi que ceux des produits manufacturés (5,4% contre 5,5%), alors que les tarifs des services ont connu une accélération de leur rythme pour s’élever à 4,4%.

Contrairement à l’évolution de l’inflation globale, les principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente ont connu une accélération de leur rythme d’évolution. Ainsi, les taux d’inflation hors produits frais et encadrés et celui hors alimentation et énergie ont atteint, au cours du mois de juin 2015, 5,3% et 5,1%, respectivement, contre 5,1% et 5% un mois auparavant.

Les besoins des banques en liquidité se sont accentués pour le quatrième mois consécutif. Ainsi les opérations de la politique monétaire de la banque centrale ont atteint au cours du mois de juin 2015 leur plus haut niveau depuis le début de l’année soit 5.541 MDT en moyenne, niveau en hausse de 281 MDT par rapport au mois de mai.

- Suite à ces évolutions, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a augmenté au cours du même mois pour se situer à 4,80% contre 4,77% en mai.

L’encours des dépôts bancaires a connu une décélération, au cours du premier semestre de 2015 (0,3% contre 2,4% une année auparavant), suite au ralentissement des comptes à terme et des dépôts à vue.

- Les concours à l’économie ont progressé à un rythme moins rapide que l’année précédente, soit 3,2% au cours du premier semestre de 2015 contre 5% un an plus tôt, en relation avec la poursuite de la baisse des crédits à court terme et la décélération des crédits à moyen et long termes.

D'après communiqué