Tunisie : Discorde autour de la présidence de la commission des finances

Publié le Jeudi 19 Février 2015 à 10:30
Assemblée des représentants du peuple. Le différend persiste au sein de l’Assemblée des représentants du peuple autour de la présidence de la commission des Finances. Le Front populaire, à ce stade première force de l’opposition parlementaire, étant en suprématie numérique, (15 députés) revendique la présidence de cette commission, et estime que ce poste lui revient de droit.

Le bloc social-démocrate (9 députés) présidé par le député d’al-Joumhouri, Iyed Dahmani, brigue-t-il aussi la présidence de la commission.

Pour rappel, cette commission a été présidée au départ et à titre provisoire par Ennahdha, étant donné que le mouvement n’était pas sûr, à ce moment là, sur sa position au gouvernement, ou dans l’opposition. Maintenant que les choses se clarifient, le parti islamiste doit céder ce poste à l’opposition.

Selon les usages parlementaires et dans les expériences comparées, c’est l’opposition la plus représentative au sein du parlement, qui est désignée à la tête de cette commission. En France, pour ne citer que cet exemple, si le Parti socialiste est au pouvoir, c’est l’UMP qui préside ladite commission, et inversement si l’UMP est aux commandes, sa présidence revient au PS.

La configuration est différente chez nous, mais logiquement, c’est le FP, étant, en l’état actuel, la force d’opposition la plus importante au sein du parlement, qui doit occuper ce poste.

Les motifs de la discorde actuelle tiennent aux orientations du Front populaire, en matière économique, financière et de budget…, nettement différentes de celles dominantes. La crainte est  que le FP ralentisse, sinon bloque certains projets de loi, s’il venait à chapeauter ladite commission.

Devant la persistance du désaccord, le bureau de l’ARP a reporté l’examen de cette question à aujourd’hui, jeudi, pour être tranchée.

Ce faisant, un accord a été scellé hier, lors de la réunion du bureau de l’Assemblée avec les présidents des blocs parlementaires, sur la répartition des quotas de représentativité au sein des commissions permanentes et spéciales du parlement.

Gnet