Tunisie : Ghannouchi prône l’apaisement et salue les 2 concurrents

Publié le Lundi 22 Décembre 2014 à 10:39
Rached GhannouchiRached Ghannouchi a salué hier, dimanche 21 décembre, dans la soirée, les deux finalistes du second tour de la présidentielle dont "les déclarations étaient à la hauteur". "Les deux concurrents ont annoncé leur engagement en faveur de ce que va annoncer l’ISIE, ils ont affirmé leur confiance dans l’arbitre, ceci traduit un niveau civilisé tant de Si Béji, que de Si Moncef", a-t-il déclaré en substance.

Le président d’Ennahdha a appelé à l’apaisement. Rien n’est venu compromettre les élections, excepté des contestations limitées dans certaine régions, a-t-il dit, estimant que les déclarations des deux candidats rendent injustifiables de telles protestations. 

Le peuple tunisien doit être fier d’avoir couronné son processus transitoire par une grande réussite, a-t-il fait valoir, ajoutant que depuis 1938 les Tunisiens n’ont cessé de donner des martyrs pour arriver à ce jour.

La Tunisie a changé de monde et est entrée de plain-pied dans le monde de la modernité et de la démocratie, a-t-il dit en substance. "Il y a un candidat avec un peu plus de 50 % et un autre avec un peu moins de 50 %. Nous avons passé d’un monde à un autre, du monde de 99 % à celui de 52 et 53 %. Nous devons être fiers, nous autres tunisiens, d’être entrés dans le monde moderne", s’est-il enorgueilli, ajoutant que "l’image de la Tunisie sera plus belle, lorsque le président gagne avec le taux de l’époque, c’est-à-dire 53 ou 54 %, et non celui de 80 à 90 %".

Il a indiqué attendre les résultats officiels de l’instance électorale pour féliciter le gagnant.

"Le gagnant est celui qui sera proclamé par l’arbitre", a-t-il martelé, admettant que des sondages puissent montrer une orientation vers la victoire de Si Béji. "Cela peut-être vrai, mais l’on doit attendre l’annonce de Chafik Sarsar" a-t-il insisté.

Le numéro un du mouvement islamiste est revenu sur la position d’Ennahdha, la qualifiant de "très claire". "Ennahdha a opté pour la neutralité et a délégué à ses partisans, la liberté de choisir parmi les 27 candidats au premier tour, et l’un des deux candidats au second tour. La position de neutralité donne plusieurs choix à nos partisans : choisir Béji Caïd Essebsi, ou Moncef Marzouki, voter blanc ou ne pas voter", a-t-il indiqué, signalant que son mouvement avait incité à la participation au scrutin.

Si les voix de la base nahdhaouie sont allées à Marzouki, cela est dû aux orateurs de Nida qui n’avaient pas pu polariser les électeurs d’Ennahdha, et non à la direction du mouvement, a-t-il estimé.  

Le chef de file d’Ennahdha a mis en garde contre le fait de commettre une erreur en ce moment précis et de mettre en doute les résultats des élections, "ce qui est de nature à égratigner l’image de la Tunisie qu’on a tissé ensemble nous les Tunisiens". Il a appelé à être confiants en l’avenir et à l’appréhender en rangs resserrés, par le consensus et non le conflit pour parachever les objectifs de la révolution.

Le cheikh s’est voulu rassurant : "nous n’avons pas peur de la dictature, et sommes garants de la démocratie. Le peuple qui a fait une révolution, est capable d’en faire d’autres si le despotisme ressuscite," a-t-il souligné.   
Gnet