Tunisie : Victime d’une injustice, Moncef Zouari risque l’extradition en Italie

Publié le Samedi 13 Juin 2015 à 10:52
Moncef Zouari. Moncef Zouari a confirmé hier sa remise en liberté provisoire par la justice autrichienne, pour des raisons de santé, en attendant la prochaine audience en ce mois de juin pour se fixer sur son sort.

L’ancien Directeur général de Tuninter arrêté dimanche 7 juin à Vienne sur avis de recherche lancé par Europol à la demande de l’Italie, dans l’affaire de l'accident d'avion Tuninter d’août 2005, au large de la Sicile, a déclaré hier vendredi,  dans une communication téléphonique,  lors de l’émission "huitième jour" d’al-Hiwar ettounsi, avoir été arrêté au moment où il s’apprêtait à quitter Vienne, après y avoir participé à un congrès international.

Il a dit avoir été mis en détention, et passé des jours difficiles. L’ambassade de Tunisie à Vienne est intervenue, et a réclamé sa libération pour des raisons de santé, transmettant à la justice autrichienne son dossier médical, de l’hôpital militaire de Tunis. Une demande à laquelle a accédé la justice autrichienne, qui a décidé sa relaxe provisoire, a-t-il relaté.

Moncef Zouari estime que les choses se dirigent, selon toute vraisemblance, vers son extradition en Italie. Il considère que son affaire requiert une solution politique, et non judiciaire, étant donné que les jugements prononcés par la justice italienne sont définitifs, c'est-à-dire qu'il n’y a plus de recours possibles.

L’ancien directeur de Tuninter est condamné à trois ans de prison dans cette affaire, une première dans l’histoire de l’aviation, jamais un DG d’une compagnie aérienne n’a été condamné à une peine de prison, suite à un accident d’avion.  

Le tribunal de Palerme avait requis des peines de prison très lourdes contre plusieurs membres de Tuninter, dont le pilote et le copilote, et en a excepté le constructeur italien.

Présent hier sur le plateau, le pilote Chafik Gharbi a reconnu qu’il y ait eu erreur, affirmant que les peines infligées par la justice italienne sont très lourdes et sans précédent dans l’histoire de l’aviation, et ne visent que les Tunisiens, le constructeur ayant été totalement blanchi.

L’accident du vol de Tuninter est survenu le 6 août 2005 au large de la Sicile, faisant 16 morts et 23 blessés, et est dû à une erreur d’installation de la jauge du kérosène. Le pilote était obligé de faire un amerrissage d’urgence.

La balle est dans le camp des autorités tunisiennes qui doivent se mobiliser, et intervenir auprès de leurs homologues italiennes, pour d'abord obtenir la libération de Moncef  Zouari, et ensuite mettre fin à cette injustice dont sont victimes nos compatriotes, qui encourent les mêmes déboires, s'ils venaient à quitter le territoire tunisien.
Gnet