Tunisie : Un lobby au sein du gouvernement envenime le climat (Abassi)

Publié le Vendredi 16 Janvier 2015 à 16:16
Hassine AbassiLe Secrétaire Général de l’UGTT, Hassine Abassi, a dénoncé ce vendredi sur Shems "une campagne organisée et méthodique contre l’UGTT" (de la part du gouvernement). Il a pointé un "lobby" au sein du gouvernement qui cherche à envenimer la situation. "Il y a des parties qui ne veulent pas que le gouvernement mène son action à son terme, jusqu’au dernier jour," a-t-il dit, déplorant des blocages au sein de certains ministères et des réactions qui n’ont ni fondements, ni règles.

"La Tunisie a connu des dispositions de réquisition lors des événements du 26 janvier 1978, ce qui a provoqué une crise dans le pays et des martyrs au rang de l’UGTT", a-t-il déclaré.

 Il a interrogé le gouvernement en ces termes : "Pourquoi avez- vous pris cette mesure en cette conjoncture précise et vous ne l’avez pas prise dans des périodes précédentes a fortiori que le pays a connu des crises analogues, y compris celles émanant de parties autres que l’UGTT". Il s’est demandé sur les raisons de la fermeté du gouvernement cette fois-ci, alors que ce n’était pas le cas avec la compagnie des phosphates de Gafsa, où les mouvements sociaux ont privé l’Etat de rentrées d’argent. "Si la compagnie avait travaillé normalement, on ne serait pas arrivé là, d’autant plus que la crise est survenue au moment de l’ascension du prix du phosphate", a-t-il souligné.  

Il a ajouté que la commission administrative s’est réunie et a terminé ses travaux, avant que le gouvernement n’annonce cette série de mesures, s’interrogeant sur les raisons de "ces sorties médiatiques massives contre l’UGTT, en cette période charnière où le gouvernement est sur le point de terminer sa mission" et y percevant une attitude hostile.

Abassi a qualifié les mesures de réquisition "d’illégales et d’inacceptables,  c’est pourquoi on s’y est pas conformé", a-t-il dit. "Mais si le gouvernement souhaite poursuivre ces mesures et engager des poursuites, qu’il le fasse, on n’a pas peur, et on se pliera au jugement des tribunaux", a-t-il relevé en substance.

Selon ses dires, le gouvernement fuyait le dialogue. "Il (ndlr : Jomaâ) dit qu’il est pour le dialogue, puis lance dans des menaces", a-t-il fait constater, estimant que "le but du langage des menaces est de nous contrarier et de nous pousser à des réactions non-souhaitables, mais on est au dessus de cela et on ne tombera pas dans le piège des réactions", a-t-il affirmé, appelant le gouvernement "au calme et au retour au dialogue sérieux et responsable" pendant ces jours qui lui restent.

Le chef de la centrale syndicale a indiqué que les négociations vont se faire avec le gouvernement actuel, comme cela a été annoncé précédemment.
Gnet