Tunisie : Présidence de la Commission des finances, le FP s'indigne

Publié le Samedi 21 Février 2015 à 10:55
Mongi RahouiJilani Hammami a déclaré hier, lors d’une conférence de presse, que la décision d'accorder la commission de la planification et des Finances au bloc social-démocrate, était une confiscation des commissions et une exclusion du Front populaire, assurant que son parti qui avait fait plusieurs sacrifices pour la démocratie, n’allait pas se taire face à ces agissements.

Mongi Rahoui a pour sa part dénoncé une transgression de la constitution et du règlement intérieur, « qui a été commandité par les groupes parlementaire représentant du gouvernement. …L’assemblée s’est transformée en un appareil produisant des décisions à la convenance de la formation au pouvoir…c’est un piétinement de la démocratie et des libertés, et ne nous laisserons pas passer », a-t-il dit.

Il a fait porter la responsabilité du retard accusé pour l’adoption de projets de loi, au groupe parlementaire au pouvoir. « Cela fait trois mois que nous avons été élus, et jusqu’à présent nous n’avons examiné aucune loi », a-t-il dit.

La présidence de la Commission de la planification et des Finances a suscité des tensions, ces derniers jours, parmi l’opposition au sein de l’Assemblée des Représentants du peuple. La loi prévoit clairement que cette commission soit accordée au plus grand groupe parlementaire de l’opposition,  a déclaré Mongi Rahoui sur Watanya 1.  

Il a ajouté que "le règlement intérieur était pourtant clair à ce sujet, et stipulait que l’opposition était le bloc qui ne participait pas au pouvoir ou les personnes qui ne votaient pas pour le gouvernement".

Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a répondu dans une déclaration aux médias qu’il existait deux interprétations de la notion d’opposition, "c’est soit le groupe parlementaire qui se dit de l’opposition ou bien le groupe qui réunissait  le plus de personnes de l’opposition et le vote a opté pour la deuxième définition, qui n’a pas plu au Front populaire", a-t-il dit, avant de qualifier ce qui s’est passé "d’instrumentalisation politique d'un fait anodin où la démocratie a été respectée".
Gnet