Tunisie : Nida n’est pas le RCD, BCE appartient à la révolution (Ghannouchi)

Publié le Jeudi 25 Décembre 2014 à 11:49
Rached GhannouchiLe président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré dans une interview au journal el-khabar, ne pas partager les craintes quant au retour de l’ancien régime, étant convaincu que la révolution a eu lieu, et que celle-ci a fait tomber l’ancien régime et ses statues. "Elle a fait tomber la statue du leader unique, du parti unique, de la presse véhiculant la langue de bois, de l’élection à 99 %, de l’argent qui circule dans la sphère familiale…toutes ces choses ne seront plus acceptées dans l’avenir par la société tunisienne. Nous sommes entrés dans une nouvelle époque de libertés, cela ne signifie pas qu’on n’est pas menacés…nous sommes menacés par l’anarchie, par l’effondrement de l’autorité de l’Etat. La possibilité du chaos existe, avec  la présence du danger terroriste. Quant à l’ancien régime, son retour n’est pas possible ni en Tunisie, ni dans n’importe quel pays arabe.

C’est une fausse analyse que de croire que Nida Tounes est égal au RCD. Je ne défends pas Nida, mais les choses doivent être mises dans leur cadre. Lorsque l’ancien régime est revenu avec ses figures connues, le peuple tunisien ne leur a accordé aucune importance," a-t-il dit.

"Nida est autre, c’est un mélange de figures syndicales, de gauche, d'activistes de droits des l’homme connus, des hommes d’affaires connus, et des rcédeistes mais qui ne sont pas de la première ligne du RCD dissous".

"Béji Caïd Essebsi a utilisé l’ancienne machine avec une nouvelle tête et une nouvelle mise en scène où il y a de l’intelligence, inspirant confiance et sagesse, en profitant des erreurs de la troïka. Et puis n’oublions pas que Caïd Essebsi appartient à la révolution, car, c’est lui qui a dirigé le premier gouvernement de la révolution en 2011, et il n’y avait pas d’objection contre sa personne ni de la gauche, ni des islamistes, et encore moins des démocrates. Il a dirigé le pays dans une conjoncture difficile vers la première élection plurielle de l’Assemblée constituante, a passé le pouvoir d’une manière démocratique. Caïd Essebsi a appartenu à la révolution et s’est inscrit dans la nouvelle époque, quant à la diabolisation de Nida, elle était tardive", a-t-il indiqué.
Gnet