Tunisie : Chebbi estime avoir peu de chances d’être soutenu par Ennahdha

Publié le Mardi 01 Juillet 2014 à 17:20
Ahmed Nejib Chebbi a déclaré ce mardi que tout au long de sa vie politique, il n’a jamais cherché le pouvoir pour le pouvoir. "J’a toujours considéré le pouvoir comme un moyen, et non une fin en soi", a-t-il affirmé sur Mosaïque.

Il a rappelé avoir refusé le portefeuille de ministre des Affaires étrangères, lorsqu’il lui a été proposé par Hamadi Jebali. "Si j’avais accepté, je serai sorti par la petite porte, je savais dès le départ que c’était une impasse", a-t-il souligné.

 Il a rappelé être rentré "sans hésiter" au gouvernement de Mohamed Ghannouchi, au lendemain de la révolution, car son but était "de mettre le pays sur la voie de la transition démocratique".

"J’ai par ailleurs quitté le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, car j’ai choisi d’être à l’Assemblée nationale constituante, qui était le centre du pouvoir, où se jouait l’avenir du pays avec l’élaboration de la constitution", a-t-il indiqué en substance.

S’agissant de l’initiative d’Ennahdha pour un candidat de consensus à la présidentielle, le chef du haut comité d’al-Joumhouri a dit y percevoir une tentative de mettre à la présidence, une personnalité faible sans prolongement dans le parlement, qui serait confiné à Carthage (sans réelle prise sur la réalité).

Selon ses dires, "le futur président doit être fort, et aura pour mission de traduire la constitution dans les faits, en garantissant la séparation entre les pouvoirs, la décentralisation, la défense de la sûreté du pays". Il aura à présider le gouvernement (en conseil des ministres) et à prendre des décisions en matière d’enseignement, de santé, de réforme administrative. C’est un président qui aura un poids et qui sera en position de leadership, a-t-il affirmé.

Dynamique électorale
Nejib Chebbi a dit compter sur la dynamique électorale , annonçant qu’il participera à des repas de rupture de jeûne dans toutes les régions du pays, à commencer par Tozeur et Gafsa.

Il a récusé toute alliance avec Ennahdha aux législatives, "chaque parti va présenter ses propres listes". Quant à la présidentielle, il a dit accepter d’être soutenu par Ennahdha, Nida Tounes ou le Front populaire, au cas où ils décident de placer leur confiance en sa personne. Il estime "n’avoir pas beaucoup de chances d’être appuyé par Ennahdha, car, il y a en a d’autres qu’Ennahdha a mis à l’épreuve et qui ont donné des résultats probants", a-t-il indiqué, ajoutant qu’il accepterait la proposition de Béji Caïd Essebsi, s’il décide de se désister (comme candidat à la présidentielle) en sa faveur, estimant cela peu probable.

Il a encore indiqué que la question de sa candidature dépend de sa propre décision, et de celle de son parti, soulignant que s’il est président,  il serait le président de Tous les Tunisiens. "Si je suis président, aucun Tunisien destourien ou nahdhaoui ne subira d’injustice, je garantirai les libertés et les droits de tous les Tunisiens, quelle qu’en soit l’appartenance", a-t-il affirmé, ajoutant que son but est de donner un nouvel essor au projet de l’Etat d’indépendance.  

Il précise néanmoins que s’il n’est pas président, la vie ne va pas s’arrêter : "Si Dieu veut que je sois à la tête de l’Etat, je serai au service de tous les Tunisiens, sinon, ce serait le repos du guerrier", a-t-il fait valoir.

Gnet