Tunisie : Mourou prône un traité international criminalisant le blasphème

Publié le Mardi 20 Janvier 2015 à 17:01
Abdelfattah MourouL’animosité et la haine que voue l’Occident, ou une large partie d’occidentaux, aux musulmans, à leurs symboles sacrés et religieux, sont classiques et connues, a souligné Abdelfattah Mourou, appelant à immuniser le sacré à travers une coordination internationale.

"On ne peut prendre pour prétexte la liberté d’expression pour railler les symboles sacrés et religieux, il n’y pas de liberté absolue, cela est inadmissible", a-t-il asséné dans une interview au site algérien elchouroukonline, en s’interrogeant : "Comment peut-on criminaliser l’offense au président, tout en exceptant le blasphème de la meilleure des créatures" (Ndlr : le prophète, paix et grâce sur lui). Mourou a plaidé pour une convention internationale criminalisant le blasphème des religions, sans laquelle, "il n’y aurait de sérénité parmi les musulmans".

Le vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple s’est inscrit en faux contre les réactions violentes. "Il existe des défaillants dans notre monde, nous ne pouvons pas rendre justice au prophète par l’hostilité et la cacophonie. Lui rendre justice serait à travers la diffusion de la science", a-t-il fait valoir, suggérant que chaque musulman fasse don d’un dinar en vue de créer une université islamique pour la formation des oulémas. "Il est regrettable que le monde musulman s’appauvrisse en institution scientifique. Quant à la cacophonie, elle ne nous avance à rien, mais produit à l’inverse des effets négatifs. Nous avons maintenant besoin de tempérer nos ardeurs, à l’heure où nous observons des attaques contre les églises, tandis que notre religion nous ordonne de préserver le droit de culte d’autrui", a-t-il souligné.  

Les jeunes doivent assumer la responsabilité au sein d'Ennahdha
Au sujet d’Ennahdha, et sur la question de savoir si le mouvement a besoin d’un nouveau souffle et si Ghannouchi est l’homme de la situation, Mourou a estimé nécessaire que "la direction historique du mouvement cède la place à une nouvelle direction jeune. Les jeunes doivent assumer la responsabilité. Comment prônerait-on la démocratie, sans l’appliquer au mouvement", s’est-il demandé, estimant plus que nécessaire un changement au sein d’Ennahdha en cette étape.

Sur le bruit suscité par sa déclaration "l’Islam n’est pas la solution", il a rétorqué qu’il ne voulait pas dire par ce propos que l’Islam n’était pas la solution, mais il cherchait "à appeler les mouvements islamistes à abandonner les slogans, et à engager des programmes bénéficiant au citoyen, sur les plans économique, politique et sécuritaire".

Sur la question de savoir si Ennahdha est lié à l’organisation des frères musulmans, il a souligné : "nous ne sommes pas des frères musulmans, et nous n’avons pas de liens avec l’organisation mondiale, mais nous sommes un parti national tunisien".

Abdlefattah Mourou impute la montée de l’extrémisme en Tunisie, à l’absence des sciences religieuses, ayant conduit à l’avènement des formes de takfir (accusation d’apostasie). Ceci s’explique, à ses yeux, par "l’atonie des régimes ayant privé les Tunisiens à une certaine étape, des enseignements religieux à la mosquée Zitouna, limités aux étrangers, ainsi qu’aux restrictions imposées aux oulémas, outre la multiplication des chaines propageant la pensée wahhabite, et le fait de puiser l’information et les fatwas là où il ne faut pas".
Gnet


 

Commentaires 

 
-1 #1 7ram !!!
Ecrit par A4     20-01-2015 17:44
Il ne faut plus se moquer des vaches, elles sont SACREES" en Inde !!!
 
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