Marzouki reconnaît trois erreurs et tente de séduire la base d'Ennahdha

Publié le Lundi 20 Octobre 2014 à 11:59
Moncef Marzouki Moncef Marzouki a déclaré dimanche soir, à l’émission "Pour celui qui oses seulement", avoir commis trois erreurs en tant que président de la République. La première a trait au choix de ses conseillers dont certains n’étaient pas à la hauteur. A ce sujet, il a indiqué qu’il prendra plus de temps de 4 à 5 mois, s’il est élu président pour un prochain mandat, pour bien choisir ses collaborateurs.

La deuxième est d’avoir été utopique, d’avoir fait confiance à plusieurs parties politiques, et d’avoir compté sur leur propension à la sagesse et à la raison. La troisième est d’avoir sous-estimé l’ampleur des difficultés, des dangers et des défis qu’il allait rencontrer en tant que chef de l’Etat. Il a indiqué s’être aperçu que le développement économique et social était une opération qui demandait beaucoup plus de temps et de moyens et qu’il ne suffisait pas de donner de l’argent à une région pour qu’il y ait développement.

Au sujet de l’autorité et du prestige de l’Etat, dont certains l’accusent d’en avoir fait peu de cas, il a évoqué deux symboles, sur ce registre, dans notre histoire arabo-musulmane, en l’occurrence, Haroun Rachid et Omar Ibn Khattab. "Le prestige du premier illustré par les joailleries, les palais, et  les domestiques…a été lié dans l’imaginaire arabo-musulmane, à l’apparat, la tyrannie, la fortune, la force et la violence".

Le deuxième exemple est celui d’Omar Ibn al-Khattab qui portait des vêtements rapiécés, dormait sous le palmier et était connu pour sa célèbre formule : corrigez-moi si je me trompe, a-t-il dit. "Le premier modèle est celui du despotique et de l’esclave et le deuxième est celui du libre et de l’émancipé", a-t-il souligné, affirmant que c’est Omar Ibn Khatab qui est son exemple.

Il a par ailleurs indiqué que sa participation à l’émission "le trésor caché du dictateur" sur M6 de Bernard de La Villardière était un pur hasard, répondant  aux nombreuses critiques adressées à cette émission de servir sa campagne électorale, ainsi qu’à son journaliste, qui figure dans le livre noir.

Il a ajouté avoir accepté de participer à cette émission, car elle évoquait l’argent spolié par l’ancien régime, "si ce n’était pas ces milliards volés, il n’y aurait pas eu pauvreté", a-t-il asséné. Quant au préjudice que cette émission aurait porté à ses concurrents à la présidentielle (les figures de l’ancien régime), il a rétorqué, "si c’était le cas, c’est bien fait pour eux".

Marzouki s’est défendu d’être le candidat de Qatar ou de quelque pays que ce soit, affirmant son attachement indéfectible à l’indépendance du pays, et à sa décision nationale. "L’indépendance de la patrie est sacrée, elle est plus importante que la démocratie", a-t-il dit. "S’il y a quelqu’un qui ne peut faire l’objet des pressions d’aucun pays, c’est bel bien Marzouki", a-t-il affirmé, soulignant que les décisions prises par la Tunisie, le sont, "selon nos principes et nos intérêts".

A propos des critiques adressés par les dirigeants d’Ennahdha au CPR ainsi qu’a sa personne, Marzouki, candidat à sa propre succession, s’est lancé dans une opération séduction envers les dirigeants d’Ennahdha, ainsi qu’à sa base. Il a dit "avoir des amitiés et des liens étroits avec la quasi-majorité des leaders d’Ennahdha, et avoir confiance en Rached Ghannouchi, sa sagesse, son patriotisme, sa sincérité, avec qui il partage 30 ans de militantisme et de valeurs communes".

Il a ajouté avoir totale confiance en la base d’Ennahdha qui lui a "pardonné", selon ses dires, qu’il soit "laïc, démocrate, activiste des droits de l’homme, voire le fait de ne pas être islamiste", signalant que son attachement à l’identité et à la justice sociale ne peuvent faire l’objet de surenchères.

Idem, a-t-il enchaîné, pour "la bourgeoisie moderniste et francophone". Mis à part "un noyau qui me voue une haine pathologique, la majorité m’a pardonné ce qui est qualifié mes relations suspectes avec les islamistes, car ils savent que personne ne peut surenchérir sur moi en termes de démocratie, de modernité et de défense des droits de l’homme". Marzouki s’est affiché comme étant "le seul qui soit capable de rassembler ces deux factions".

Il a dit vouloir être le candidat du peuple tunisien avec ses différentes catégories. "Je ne veux être le candidat d’aucun parti, même pas le mien, celui que j’ai  fondé, soit le CPR", a-t-il noté.
Gnet


 

Commentaires 

 
+1 #3 Du travail et du travail
Ecrit par Tounsi     20-10-2014 22:34
Le fautif doit payer a ces fautes.
Le minimum c’est de ne pas se présenter encore une fois aux élections présidentielles.
Rappelle toi Mr le président qu’on est en 2014 ; notre génération ne veulent pas la marche arrière. Ils veulent avancer et veulent du travail.
 
 
+1 #2 n ieme faute
Ecrit par Royaliste     20-10-2014 14:11
et livrer la Tunisie aux bandits, pédophiles, terroristes et autres dangereux criminels en vidant les prisons, ce n'était pas une faute?
 
 
+1 #1 Populiste
Ecrit par Royaliste     20-10-2014 14:09
si ce n’était pas ces milliards volés, il n’y aurait pas eu pauvreté

d'accord, a combien estime-t-il ces milliards volés?

a combien estime t-il le montant nécessaire a extirper la pauvreté en Tunisie?

a son niveau on ne peut pas lancer des chiffres en l'air de cette façon
 
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