Tunisie : Majless al-Choura prône le dialogue et pointe la logique du putsch

Publié le Lundi 19 Août 2013 à 13:50
Fethi Ayadi. Majless al-Choura du mouvement Ennahdha réuni le week-end dernier à Gammarth pour examiner la situation générale dans le pays et les initiatives politiques proposées pour parachever le processus de transition démocratique, valorise dans un communiqué "la vision du mouvement exprimée lors de sa dernière conférence de presse, et se dit favorable aux différentes initiatives constructives soucieuses de réaliser les objectifs de la révolution, de parachever et de réussir le processus transitoire". L’instance suprême du mouvement islamiste au pouvoir appelle la direction exécutive du mouvement "à poursuivre le dialogue pour parvenir à une solution consensuelle nationale, garantissant le parachèvement du processus constitutif".

Le conseil consultatif du mouvement Ennahdha appelle à la reprise de l’Assemblée nationale constituante dans les plus proches délais, "afin de parachever ses travaux et de mettre le pays sur la voie de l’organisation des élections avant la fin de l’année".

Majless al-Choura considère que "notre pays est menacé par les dangers du terrorisme, par la logique du putsch, et le comportement politique anarchiste qui pourraient influer négativement sur la situation économique et sociale et la paix civile, ce qui impose à tous l’attachement à l’unité nationale et la vigilance pour faire face à ces menaces".

Le conseil salue "les forces populaires qui se sont soulevées pour défendre le processus démocratique dans différents gouvernorats de la République et le rassemblement historique de la kasbah le 03 août 2013".

Le conseil appelle le gouvernement "à multiplier les contacts avec le peuple et à lui exposer franchement les défis et les dangers de l’étape, et l’exhorte à consentir davantage d’efforts pour réactiver les projets de développement, et à accorder un plus grand intérêt aux couches sociales démunies".  

Majless al-Choura dit sa "confiance dans la capacité du peuple tunisien, avec son histoire civilisationnelle riche, et le haut sens patriotique de ses forces vives à dépasser les soubresauts de la période transitoire, à s’attacher à son unité nationale, et à réaliser ses espérances en termes de liberté, de démocratie et de développement".

Le conseil considère  en préambule que "la boussole du printemps arabe se dirige vers le tri des forces de la révolution, de la liberté et de l’avenir à travers une gestation difficile, dans un paysage historique constitué des résidus du régime despotique et de la suprématie de la valeur de liberté. Les mutations décisives survenues dans le monde arabe au niveau de la conscience collective ne permettent pas le retour en arrière".

La plus haute instance dirigeante d’Ennahdha fustige fermement le putsch  contre la volonté du peuple égyptien, et sa forte condamnation des "carnages sauvages" perpétrés contre les civils désarmés. Elle exprime son "soutien de principe sans limites à la révolution égyptienne, faisant face au pouvoir des militaires, et affirme sa confiance que la nuit du despotisme est à jamais révolu". Le conseil appelle "les différentes parties nationales et internationales à préciser leur position envers le coup d’Etat en Egypte, et à condamner clairement les carnages sauvages perpétrés contre les civils".

Gnet


 

Commentaires 

 
#1 Vous avez dit putsch?
Ecrit par Godefroy     21-08-2013 07:23
Ennahdha est si accroché aux sièges gagnés et dont il rèvait depuis les années 1970, son acte de naissance.
Ce parti a changé de nom, a composé avec Ben Ali,après Bourguiba...tout en s'opposant.
Cette technique de la duplicité, tout comme sa vraie nature,malgré les changements d'appellation sont sa marque de fabrique.
Avoir toujours deux fers au feu,le recours aux procédés dilatoires pour gagner du temps et maitriser l'agenda, voilà deux de ses qualités que tout observateur sérieux ne peut que lui reconnaitre.
C'est avec de telles méthodes qu'il est parvenu à mener en barque les députés, en louvoyant et promettant, jusqu'à outrepasser les délais impartis à la constituante sans parachever le travail prévu.
C'est ce parti qui pousse à l'illégalisme, et s'y complait au point de crier au putsch lorsqu'on parle de mettre un terme à une institution périmée et forclose,qui crie au putschiste.
Il fait mieux, lorsque son allié, Ben Jaafar, par sa décision de mettre en congé cette assemblée qu'il préside, lesté qu'il est par l'inévitable madame labidi, montre sa défiance à l'endroit de fonctionnements et usages peu démocratiques, et la mise sous coupe de l'institution, on lui organise un "putsch" par l"initiative" de députés de ennahdha.
Les putschistes habitent les palais de la république.
Ils semblent si bien en apprécier le confort qu'ils feraient tout pour en barrer l'accès à quiconque s'aviserait d'y prétendre.
Pour cela, tous les stratagèmes et moyens sont bons.
Nommer les opposants "putschistes" en est un.
Mais, la ficelle est trop grosse.
 
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