Tunisie : L’OTIM désapprouve les poursuites contre les journalistes

Publié le Jeudi 19 Novembre 2015 à 11:32
L’Observatoire Tunisien de l'Indépendance de la Magistrature se dit étonné de la précipitation du ministère de la Justice d’engager des poursuites dans une affaire à caractère professionnel, et de s’appuyer sur des dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, suite à la diffusion de séquences inhérentes au meurtre du berger Mabrouk Soltani.

L’OTIM met en garde, dans un communiqué dont Gnet a reçu une copie, contre "les graves répercussions pouvant découler de l’intrusion de la justice dans des questions relatives à des critères éthiques en matière de l’exercice de la profession journalistique, et l’éventualité que le processus judiciaire ne soit utilisé pour couvrir le manquement du gouvernement dans le dernière opération terroriste, et la vague de critiques qui lui a été adressée".

L’OTIM dit sa "crainte envers l’orientation du gouvernement d’exploiter les fautes professionnelles et le contexte de la lutte contre le terrorisme pour attenter à l’indépendance des établissements médiatiques, et menacer la liberté d’expression, c’est ce qui a apparu à travers le limogeage du Directeur Général de la télévision tunisienne, et le fait de passer outre les prérogatives légales de la HAICA", souligne-t-il.

L’observatoire fait constater que la diffusion de séquences de la tête décapitée du martyr Mabrouk Soltani soit par al-Wataniya ou par certains journaux et sites électroniques, correspondent à "des failles professionnelles contraires aux droits de l’Homme et aux dispositions de l’article 05 du décret-loi 116 de l’année 2011".

Il affirme la responsabilité des journalistes en matière de consécration de l’éthique professionnelle, les exhortant "à éviter d’attenter à l’intimité des personnes, et à la dignité humaine, et à s’éloigner de toute équivoque pouvant mener à les accuser d’appuyer les objectifs des terroristes".

Gnet