Tunisie : L’instabilité en Libye, une menace pour les pays voisins (Marzouki)

Publié le Lundi 14 Juillet 2014 à 08:36
Marzouki plaide pour un compromis entre les protagonistes libyens. TAP - Le président de la République, Moncef Marzouki, a affirmé, dimanche, que l'accueil par la Tunisie de la 3ème conférence ministérielle des pays du voisinage libyen est « dicté par le devoir de fraternité et de voisinage».

«Ce devoir requiert d'unir tous les efforts pour prêter main-forte à ce pays, de manière à lui permettre d'aboutir au consensus inter-libyen escompté, sans pour autant porter atteinte à la souveraineté libyenne ou se poser en donneur de leçon », a ajouté Marzouki du haut de la tribune de cette conférence qui se poursuivra, à Hammamet, pendant deux jours.

A cet égard, il a souligné l'engagement des pays de voisinage à mettre tous leurs moyens, au service du gouvernement légitime libyen, afin de lui permettre de faire face aux défis qui se posent et de rétablir la sécurité, notamment sur les frontières communes. Tout en dénonçant la prolifération des armes en Libye, accompagnée de la montée de la menace terroriste marquée par l'émergence de groupes extrémistes qui imposent leur idéologie et leur pensée par la violence et la terreur, le locataire de Carthage a averti que le climat d'instabilité dans ce pays constitue en soi une source de menace pour tous les pays de voisinage. Il s'agit là, a-t-il estimé, d'un défi majeur à relever pour assurer la réussite du processus de transition démocratique en Libye.

« Relever ce défi n'est possible que dans le cadre des institutions souveraines et légitimes de l'Etat », a-t-il soutenu, faisant remarquer que toute tentative visant à combattre les groupes extrémistes en dehors des institutions de l'Etat ne peut qu'envenimer la situation.

Le président Marzouki a souligné l'engagement à tout mettre en œuvre pour instaurer les passerelles de dialogue entre les différents protagonistes politiques et sociaux libyens, contribuant ainsi à parvenir aux compromis nécessaires pour édifier « un Etat pour tous ». « Il n'y a pas de solutions toutes prêtes pour une résoudre la crise libyenne. Par contre, nous pourrons travailler ensemble avec les acteurs influents de la scène politique et associative en Libye et en coordination avec les Nations unies, la Ligue des Etats arabes et l'Union africaine pour trouver une issue à cette crise et poser les jalons d'une politique saine », a-t-il tenu à préciser.

La séance inaugurale de cette réunion a vu la participation des ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d'Algérie, du Tchad, du Niger, du Soudan et du vice-ministère égyptien des Affaires étrangères. L'envoyé spécial de la Ligue des Etats arabes en Libye, Nacer al-Qudwa, et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA) ont assisté à cette séance d'ouverture.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz, qui devait prendre part à cette réunion, et dont l'arrivée à l'aéroport Tunis Carthage était prévue dimanche vers 16h00, n'a pas pu y assister en raison de la fermeture de l'espace aérien de Tripoli par les autorités libyennes pour des raisons sécuritaires. La Libye est représentée par l'ambassadeur de Libye à Tunis.