Le SNJT appelle le gouvernement à retirer un projet de loi liberticide

Publié le Vendredi 17 Avril 2015 à 15:27
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) appelle le gouvernement à retirer immédiatement le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces de sécurité intérieure, et les forces armées, et appelle les journalistes, la société civile, et les blocs parlementaires à assumer leur totale responsabilité, pour contrer ce projet répressif.  

Le SNJT considère, dans un communiqué paru ce vendredi, ce projet de loi, dans la plupart de ses articles, comme étant "aux antipodes de l’esprit de la constitution, et hostile à la liberté de presse et d’expression, ce qui est de nature à ressusciter dans les esprits l’arsenal des lois ayant institué la dictature avant la révolution, et à accentuer les craintes d’annihiler les acquis réalisés en matière de liberté".

Le projet de loi a comporté une série d’articles instituant "un Etat dictatorial et policier", dénonce le SNJT, pointant "le retour des peines privatives de liberté dans le secteur de la presse pouvant atteindre dix ans de prison, pour des chefs d’accusation oiseux, à l’instar de la révélation des secrets de sûreté nationale, exactement comme le faisait Ben Ali en jugeant ses opposants et les journalistes d’atteinte à l’ordre public".

Ce projet de loi ne mentionne pas, selon le SNJT,  les droits des journalistes et impose des restrictions à la diffusion à travers des autorisations préalables, met les institutions sécuritaire et militaire au dessus de toute critique, qualifie toute position à leur sujet comme un mépris à leur égard, requérant des peines pouvant aller à deux ans d’incarcération, déplore-t-il.

Le projet de loi n’attente pas à la liberté de presse uniquement, mais aussi à la liberté d’expression à travers la criminalisation du doit de manifester, en durcissant les sanctions contre ceux qui le pratiquent au nom de la perturbation du déroulement normal du travail, ajoute le syndicat des journalistes.

Le projet de loi contient "des peines lourdes qui n’existent que dans les régimes dictatoriaux à l’instar de la prison à vie, pour celui qui détruit un véhicule sécuritaire". Il tolère que les citoyens soient tués par les agents sécuritaires au cas où ils sont agressés, sans que cela n’engendre aucune peine, ce qui est contraire à la progressivité en matière d’usage de la force, conteste le SNJT.
Gnet