Tunisie : La police parallèle est derrière la fuite du document (Ben Jeddou)

Publié le Vendredi 20 Septembre 2013 à 10:21
Lotfi Ben JeddouLe ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a reconnu hier lors d’une plénière à l’Assemblée nationale constituante, l’existence d’une police parallèle au sien du ministère de l’Intérieur. Il s’agit de personnes au sein du ministère qui travaillent pour des parties déterminées. Il a imputé cela au fait que le ministère n’a pas été encore assaini. "Il y a une administration profonde, il y a des personnes qui ont une allégeance aux anciennes familles à l’instar des Chiboub et des Trabelsi".  Tous les partis politiques cherchent à s’introduire au ministère de l’Intérieur, a-t-il dit.

Ben Jeddou a accusé la police parallèle d’être derrière la fuite du document (ndlr : relatif à l’alerte sur l’assassinat de Mohamed Brahmi). Il s’est élevé contre l’agitation suscitée par la fuite du document, faisant la comparaison avec les milliers de documents fuités par Wikileaks, et l’alerte parvenue aux autorités espagnoles sur les attentats de Madrid, et que la police espagnole n’a pas prise au sérieux, les attaques ont fini par avoir lieu. Il a mis en garde contre le grand plan (ndlr : terroriste) qui se prépare contre la Tunisie, appelant toutes les forces à se préparer pour le confronter.

S’agissant du document fuité, il a annoncé qu’une enquête judiciaire, et une autre administrative, ont été diligentées pour délimiter les responsabilités. Il a fait savoir qu’un document est parvenu de la CIA à la direction de la sécurité extérieure, le 12 juillet 2013, le document a suit les procédures d’usage, mais entretemps le meurtre est survenu, a-t-il indiqué en substance.

Il a expliqué que seule la direction de la sécurité extérieure entretient des rapports avec les renseignements étrangers. Une masse importante de renseignements parvient à cette direction, qui n’a cessé de demander des renforts humains et matériels, a-t-il ajouté.

La démarche adoptée par ladite direction dans le cas de ce document est la même suivie depuis sa création. Selon les usages, les informations ne sont pas soumises au ministre de l’Intérieur qu’après en avoir mesuré la gravité, à ce moment là, on décide de la nature de protection qu’on assure à la personne concernée, et le ministre de l’Intérieur soumet, le cas échéant, l’alerte au Premier ministère, a détaillé Lotfi Ben Jeddou.

Le ministre a précisé que dans le cas d’espèce, "il s’agit d’un seul document en deux versions. Un document concis qui mentionnait l’éventualité de cibler le défunt Mohamed Brahmi", a-t-il dit, ajoutant que "la même source, en l’occurrence la CIA, nous a fait parvenir des documents alertant d’une manière affirmative sur des attentats et des assassinats, et les enquêtes menées n’en ont pas prouvé la véracité et ces événements ne se sont pas produits". Il a encore souligné qu’aucune alerte n’est parvenue au ministère de l’Intérieur à travers les renseignements au sujet de feu Mohamed Brahmi, à la demande de sa famille, ou du défunt lui-même sur des menaces le visant.
Gnet