Tunisie : La nouvelle année politique impose un renouveau (Mourou)

Publié le Mercredi 07 Octobre 2015 à 11:13
Abdelfattah MourouLe vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et vice-président d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, a déclaré ce mercredi, sur la radio nationale, que "la nouvelle année politique imposait un renouveau et un nouveau souffle, mais sans se diriger vers l’inconnu". Interrogé sur l’opportunité d’un remaniement ministériel, il a indiqué qu’il ne s’agissait pas de démettre un ministre de ses fonctions, sauf s'il y a mieux que lui. Cette opération doit être menée, à ses yeux, avec circonspection. 

Il a, par ailleurs, déclaré qu’Ennahdha, bien qu’il soit un mouvement civil et politique, s’intéresse à l’aspect religieux, soulignant que certaines décisions prises par le ministre des Affaires religieuses peuvent ne pas faire l’objet de la satisfaction du mouvement, à l’instar de la précipitation en matière de  limogeage des imams. "Nous considérons que les imams limogés ne sont pas parmi ceux qui soutiennent le terrorisme. On leur reproche une appartenance politique et partisane antérieure, et non une erreur dans la gestion du fait religieux dans leurs mosquées", a-t-il dit, estimant que les critères suivis en la matière ne sont pas "respectables".  

"Si c’était une règle générale qui s’applique à tous les partis, ça pourrait être acceptable, mais si la décision est prise aux dépens des uns et non des autres, cela mérite que l’on s’y attarde", a-t-il souligné en substance. 

Il a ajouté que son mouvement ne faisait pas de cette question "une polémique ou une crise d’Etat, mais souhaite qu’elle soit résolue en accord avec le chef du gouvernement, à travers la mise en place de critères clairs".

En réponse à une question sur la déclaration faite par le président Béji Caïd Essebsi à une TV égyptienne, lors de sa récente visite en Egypte, où il indiqué avoir informé le chef du mouvement Ennahdha que des prédicateurs, parmi les membres de son mouvement, avaient nui à l’Etat, en encourageant les jeunes à rallier Daech, Mourou a souligné que "si cela s’avère vrai, les personnes concernées doivent être exclues du domaine de la prédication". "L’Etat doit protéger la chose publique, mais celles-ci (ces personnes) ne doivent pas être exclues pour leurs idées ou appartenance politique, mais pour leurs actes attentatoires à la chose publique", a-t-il indiqué. 
Gnet