Tunisie : La loi d'immunisation de la révolution arrive trop tard (Marzouki)

Publié le Lundi 01 Juillet 2013 à 11:47
TAP- Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a estimé, samedi, que la loi d'immunisation de la révolution arrive «trop tard et n'a plus de sens».

«Ce projet aurait dû être examiné durant les trois ou quatre premiers mois après la révolution», a-t-il lancé lors d'un débat télévisé avec le professeur de droit constitutionnel Yadh Ben Achour, diffusé samedi soir sur la chaîne «Al Wataniya 1».

«Le retard pris a concerné également l'examen d'autres questions, en particulier, celles liées à la corruption», a-t-il regretté, précisant qu'il en assume la responsabilité avec le gouvernement.

«Ce que je dis là peut me causer des problèmes avec les militants du parti (CpR), a-t-il souligné, mais mon devoir en tant que président de la République est de s'attacher à tout ce qui garantit l'unité nationale».

Sur un autre plan, Marzouki a avancé que le choix de l'élection d'une Assemblée nationale constituante qui a pour mission la rédaction de la Constitution «était le meilleur choix possible même s'il était le plus difficile», soulignant que l'Anc a réussi à contenir les divergences, les tensions et la division naturelle de la société pour arriver à des compromis.

En assurant le suivi, dès le départ, de l'élaboration de la Constitution, j'avais trois préoccupations, a-t-il dit : Y inscrire que l'Etat doit garantir les droits et les libertés sans restrictions et concevoir un régime politique équilibré empêchant le retour de la dictature. Il s'agissait aussi d'y affirmer l'identité tunisienne dans son appartenance maghrébine, arabe, islamique, africaine et universelle.

«L'Islam demeure la pierre angulaire de la société tunisienne. Il est impératif de lui accorder la place qu'il mérite», a insisté Marzouki, affirmant son rejet de « tout rapport avec l'Etat religieux » qui constitue, selon lui, «une des formes de dictature les plus répugnantes qu'il faut rejeter entièrement».

A cet égard, Marzouki a proposé d'inscrire dans la Constitution le principe aux termes duquel «l'Etat soit le protecteur de l'Islam et des autres religions». Par ailleurs, le Président Marzouki a annoncé qu'il était entrain de préparer un document contenant ses observations et ses propositions sur le projet de Constitution en vue de les soumettre, au début de la semaine prochaine, à l'Anc qui «dispose du dernier mot».

En réponse à une question sur le régime politique tel que prévu par le projet de Constitution, Marzouki a dit : «la principale question est d'empêcher le retour de la dictature, symbole du pouvoir absolu et de contrecarrer la tentation hégémonique du parti au pouvoir».

La solution ne réside pas forcément dans la garantie de l'équilibre des pouvoirs, a estimé Marzouki, ajoutant : «En Tunisie, nous sommes en passe d'inventer un nouveau régime politique, ni parlementaire ajusté, ni présidentiel ajusté mais un régime bannissant la dictature, la corruption, le terrorisme d'Etat et la torture».

Au sujet de l'établissement d'une feuille de route précise en prévision des prochaines élections, le président de la République provisoire a jugé que le pays ne supporte plus la lenteur du processus de transition, appelant l'Anc à hâter la promulgation de la Constitution.

 

Commentaires 

 
+2 #1 Marzouki au pays des merveilles
Ecrit par Royaliste     01-07-2013 12:15
En Tunisie, nous sommes en passe d'inventer un nouveau régime politique, ni parlementaire ajusté, ni présidentiel ajusté mais un régime bannissant la dictature, la corruption, le terrorisme d'Etat et la torture

depuis 2 ans on n'a rien vue qui va dans ce sens, la corruption est notre pain quotidien
 
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