Tunisie : La CONECT appelle à un dialogue économique social national

Publié le Lundi 31 Mars 2014 à 10:07
CONECTLe Conseil Administratif de la CONECT « Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie » réuni le 29 mars 2014 à Bizerte  en présence des membres du Bureau Exécutif National, des Présidents des Bureaux Régionaux  et des Présidents des Groupements Professionnels Sectoriels de l’Organisation, exprime sa grande préoccupation face à l’évolution de la situation économique et financière dans le pays, les grandes menaces, l’acuité et l’importance des défis à relever.

Le Conseil considère que face à l’évolution inquiétante des principaux indicateurs se rapportant notamment aux équilibres économiques et financiers généraux, le dossier économique doit constituer l’une des plus grandes priorités du gouvernement actuel afin de réussir cette nouvelle phase de transition et d’épargner au pays les lourdes  conséquences de cette situation de crise.

Pour ce faire, le Conseil réitère son appel lancé depuis plusieurs mois pour engager un DIALOGUE ECONOMIQUE ET SOCIAL NATIONAL  visant à arrêter une feuille de route adaptée aux exigences délicates  de la situation difficile que connait le pays.

 Il attire l’attention que les conditions de réussite de ce dialogue résident dans l’urgence de l’action, l’implication de toutes les parties concernées et de l’ensemble des organisations syndicales et patronales  dans le  cadre du respect total des principes du pluralisme syndical désormais garanti par l’article 35 de la constitution et de l’adoption  d’une approche consensuelle seule garante de l’adhésion et de la mobilisation générale autour des objectifs visés.
Le Conseil relève la nécessité et l’urgence des actions suivantes :
1-    La consolidation des conditions de sécurité dans le pays et la lutte contre la violence, la contrebande et les circuits parallèles qui constituent des menaces réelles et graves pour notre économie et notre société.
2-    La nécessité d’engager des actions urgentes visant à améliorer l’environnement des affaires et du travail dans le pays,  son attractivité pour les investisseurs locaux et étrangers et d’arrêter les mouvements de fermeture et de départ d’entreprises.

3-    La nécessité de valoriser le travail, l’initiative et le rôle de  l’entreprise qui constituent les vraies solutions au développement de notre pays et à la création d’opportunités d’emplois et d’éviter toutes les entraves à la liberté du travail.


4-    L’adoption de  la part de toutes les parties de comportements responsables en privilégiant le recours au dialogue et en veillant à éviter les perturbations, les arrêts de travail, le blocage et la paralysie des secteurs stratégiques de l’économie du pays.

5-    La nécessité de surseoir dans les circonstances actuelles difficiles  à toutes mesures   qui risquent de compliquer encore la situation et entrent plutôt dans le cadre de réformes qu’il convient de traiter au niveau de visions  stratégiques  globales  par  les structures et les instances appropriées. C’est  le cas notamment des projets du nouveau code des  investissements et de la réforme fiscale qu’il convient de revoir et de réadapter avant leur adoption par les instances concernées.

6-    La loi de finances 2014   est totalement  inadaptée et engendrerait un accroissement de la pression fiscale pour  les citoyens et pour  les entreprises organisées. Certaines de ses dispositions,  notamment celles relatives à l’imposition des sociétés exportatrices et des dividendes,  risquent d’affecter davantage l’investissement. Aucune disposition pertinente n’est prévue pour mieux contrôler le régime forfaitaire et l’adapter. Ces aspects devraient être pris en considération dans la loi de finances complémentaire.


7-    La logistique au niveau  des ports et du transport constitue un vrai goulot d’étranglement pour la compétitivité de l’entreprise en basculant une partie du trafic du Port de Radés vers d’autres ports et pour les exportations. Des mesures urgentes doivent être prévues notamment par la mise en place de lignes maritimes pour desservir les marchés limitrophes et faire face aux blocages fréquents affectant le transport par voie terrestre.

8-    L’appui aux efforts déployés par les entreprises tunisiennes pour leur positionnement sur le marché africain présentant d’énormes potentialités et ce par des mesures  de soutien au niveau du coût de  transport des marchandises et par la mise en place de conventions préférentielles avec les différents ensembles économiques régionaux africains.

Le Conseil Administratif de la CONECT insiste sur  l’urgence des mesures à prendre et sur la nécessité d’élargir la consultation, la concertation et les négociations à toutes les organisations syndicales et patronales du pays en veillant au respect des choix du peuple tunisien au niveau du pluralisme syndical et des dispositions de la constitution tunisienne qui consacre et garantit ces choix.

Communiqué