Tunisie : Khellil et Djelloul se prononcent sur l’apprentissage du Coran

Publié le Vendredi 22 Avril 2016 à 16:26
La décision d’apprentissage du coran aux enfants pendant les vacances scolaires d’été a suscité une large polémique. Prise en concertation entre les ministères de l’Education et des Affaires religieuses, cette décision s’inscrit dans le cadre d’une palette d’activités culturelles programmées pendant la période estivale au sein des établissements scolaires. Mohamed Khelil et Neji Djelloul se sont exprimés ce vendredi sur la question.

Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Khelil, a affirmé ce vendredi que la campagne d’apprentissage du Coran aux enfants dans les écoles pendant les vacances scolaires, "ne sera pas anarchique ou obligatoire", mais se fera sous la supervision de professeurs, et d’instituteurs recrutés par le ministère de l’Education.

Dans une déclaration au huffpostarabi, le ministre a indiqué que ses détracteurs prédisent l’échec de la campagne, et la taxent d’extrémisme, ce qui constitue, à ses yeux, "un emportement gratuit". "Toutes ces critiques acerbes et ces attaques injustifiées, ne nous dissuaderont pas à poursuivre notre projet en matière d’apprentissage du coran". Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’apprentissage du saint coran à 100 mille personnes pendant les trois prochaines années, a-t-il dit. 

Tout ce qui se dit autour de l’initiation des enfants aux versets évoquant le combat contre les non-musulmans sont des "arguments fallacieux", a-t-il souligné, appelant à comprendre ces versets dans leur contexte historique.

"Notre Islam est celui de la mansuétude, de la miséricorde, et de la tolérance et notre but est de faire transcender la parole de Dieu, et de rétablir la gloire du Coran parmi les Tunisiens, à travers leurs différentes tranches d’âge, sociales et culturelles. S’il y a certains que cette question dérange, ils sont libres de critiquer et nous sommes libres d’accomplir notre devoir, en tant que ministère et institution religieuse", a-t-il conclu.

Le ministre de l’Education, Néji Jelloul, a affirmé lui, avoir appris le Coran et est pour son apprentissage. Il a déclaré ce vendredi sur Jawhara que les activités dans les lycées et écoles ne se limiteront pas à l’apprentissage du Coran, expliquant que le ministère des Affaires religieuses a été impliqué en matière de préparation des activités culturelles pendant les vacances d’été à travers des concours d’apprentissage du coran.

Les établissements scolaires ne se transformeront en associations coraniques, ni en Kottabs, a-t-il affirmé, signalant qu’il appartient "à un parti laïc, moderniste, et à l’héritage bourguibiste et non à Hizb Ut-Tahrir ou au salafisme djihadiste".
Gnet