Tunisie : Hamadi Jebali compte créer un parti "sans référence à l’Islam" |
Publié le Vendredi 19 Décembre 2014 à 15:29 |
"Dans l’immédiat, après les élections, je vais militer pour préserver les libertés, pour le respect de la Constitution. Sous toutes les formes, en regroupant les défenseurs de ces libertés. Après, dans quelques mois, une année, je ferai certainement quelque chose pour rassembler bien au-delà d’Ennahdha, pour occuper une place dans l’espace politique, avec d’autres forces et d’autres chefs", a déclaré Hamadi Jebali dans une interview au site Rue89. "Mon projet est de créer un parti fondé sur des valeurs démocratiques civiles et sans référence à l’islam. Nous n’avons pas besoin de l’appellation de parti islamique. Cette lutte idéologique divise la société tunisienne alors que ses besoins sont ailleurs. C’est la fracture sociale qui est à l’origine de la révolution tunisienne", a-t-il dit Le leader démissionnaire a critiqué la décision de son ancien mouvement de ne pas avoir présenté un candidat à la présidentielle. "C’est une erreur fatale de ne pas avoir présenté de candidat à la présidentielle. Plusieurs mois avant les élections, le parti disposait de résultats de sondages : sur dix, neuf donnaient à Nidaa Tounes une avance considérable. Pourquoi la direction d’Ennahdha, en sachant qu’elle allait perdre aux législatives, n’a-t-elle pas présenté de candidat à la présidentielle ? Elle aurait ainsi disposé d’un poids politique, même en cas de défaite. Ne pas se présenter à la présidentielle était un cadeau gratuit à Nidaa Tounes. Elle a sans doute eu peur qu’un président islamiste provoque un scénario égyptien. Mais cela ne se serait pas produit. Car même l’Algérie veut un équilibre des pouvoirs en Tunisie et veut la participation d’Ennahdha pour garantir la stabilité du pays. C’est l’absence d’Ennahdha désormais qui fait peur, aux Algériens, ou aux Américains…" (…)"Maintenant, le parti est divisé, il a perdu de son audience et même certains de ses adhérents. Il y a d’un côté la position des sympathisants et des militants et de l’autre celle de la direction. C’est grave. La direction est dans une logique d’intégration au pouvoir. Mais Ennahdha va intégrer le gouvernement dans une position de faiblesse. C’est ce que cherche Béji Caïd Essebsi. Il l’a dit, il va régner seul. Le parti Ennahdha va se trouver à sa merci. Comment Ennahdha peut-il être un facteur d’équilibre dans ces conditions ? Comment va-t-elle peser face à la position dominante de Nidaa Tounes ?", s’est-il-interrogé. A ses yeux, "Ennahdha est en train de perdre sa position dans la société et dans la scène politique. On sacrifie l’engagement de générations de militants pour arriver à un point où l’on dépend des bonnes intentions de Béji Caïd Essebsi. Maintenant tous les pouvoirs sont dans les mains de Béji Caïd Essebsi. Avec une majorité au Parlement, un Premier ministre et un président du même parti, alors on aura une hégémonie complète. Même si le Premier ministre est indépendant, c’est lui qui va le choisir. Or ses antécédents, ses discours, ses actes montrent qu’il est loin d’être un démocrate. Il s’appuie sur les mêmes forces que l’ancien régime : l’argent sale, l’appareil sécuritaire, qui était l’outil de répression de Ben Ali, la magistrature au service de Ben Ali, toujours en place et qu’on n’a pas su corriger, et les médias, aujourd’hui en grande majorité alignés contre Moncef Marzouki. Les craintes d’une régression démocratique sont fondées. En France, il y a des garde-fous partout. Mais ici, nous sommes dans une période de construction de la démocratie", a souligné l’ancien chef du gouvernement. |
Commentaires
Ecrit par Hatem 20-12-2014 15:03
Les particularités des sudistes sont bien évidentes acec des valeurs qui sont en nette contradiction avec celles des habitants du Nord.
La séparation est LA solution peu importe celui qui est au pouvoir dans ce pays qui désormais n'existe plus ou plutôt qui n'avait jamais existé.
Ecrit par fredo 20-12-2014 09:41
Quant à l'islam en tant que législation universelle, qui apporte des solutions à tous les domaines de la vie, sa globalité et son universalité montrent bien qu'elle provient de la sagesse du Tout-puissant, puisque rien n'a été omis. L'éthique que néglige le modèle démocratique constitue un des piliers du modèle proposé par l'islam. Une société sans éthique imposée par le pouvoir incite à la dépravation, au crime et à l'injustice.
Ecrit par fredo 19-12-2014 23:22
Quel rapport entre votre commentaire et l'article ?
Ecrit par Ben Whirlpool 19-12-2014 19:47
Ainsi, rares sont les musulmans qui ont suffisamment de recul pour faire la part des choses entre la spiritualité apportée par la religion, et les rapports sociaux qu'elle devrait s'abstenir d'essayer de réguler.
Parmi tous les pays musulmans, la Tunisie, grâce à Bourguiba, et la Turquie, grâce à Ataturk, sont les plus susceptibles d'évoluer vers une véritable séparation du politique et du religieux, mais, à cause des crispations identitaires provoquées par la mondialisation, ces pays ne me semblent pas prêts.
Aux électeurs tunisiens de me faire mentir.
Ecrit par Tunisien 19-12-2014 19:15
ENNAHDHA aurait du le presenter comme candida.
HJ oubli de citer ses sales coups :
1)La livraison de BAGDADI Mahmoudi aux terroristes.
2)Sa celebre accolade a MAC CAIN
3)La proliferation des terroristes.
4)Le trafic du pelirInage opéré par sa famille.
5)les assassinats qu il a couvert.