Ennahdha ne court pas derrière les portefeuilles ministériels (Dilou)

Publié le Mardi 23 Décembre 2014 à 16:27
Samir DilouLe dirigeant d’Ennahdha, Samir Dilou, a estimé ce mardi sur Mosaïque que "la passation des pouvoirs doit avoir lieu le plutôt possible", il y va "de l’intérêt du pays".

Le député de l’ARP a considéré que le président sortant, Moncef Marzouki, a réagi à la défaite "avec noblesse et responsabilité", qualifiant sa sortie "d’honorable" et l’allocution qu’il a adressée aux contestataires du Sud "d’émouvante".

Quant à la réaction de Béji Caïd Essebsi, elle était attendue, a-t-il dit. "C’est un autre pas vers la démocratie,  le fait que le perdant félicite le gagnant, et qu’on ait un ancien président, étant entendu que dans les pays arabes, l’ex-président est soit dans la tombe soit en prison".

Selon ses dires, l’enracinement du processus démocratique requiert la tenue de plusieurs élections. "Il faut que Si Béji et Nida Tounes passent le relais (le moment venu) à ceux qui viennent après".   

Il a fait savoir qu’"Ennahdha mènera des concertations avec plusieurs parties et non seulement avec Nida Tounes", rappelant que constitutionnellement, c’est ce dernier qui est appelé à mener des concertations en vue de la formation du gouvernement.

Invité à réagir aux déclarations du Secrétaire Général de Nida Tounes, Taïeb Baccouche, au sujet du maintien d’Ennahdha dans l’opposition, l’ancien ministre a déclaré que son mouvement ne court pas derrière les portefeuilles ministériels, signalant qu’Ennahdha n’est pas concerné par la présidence du gouvernement.

A ses yeux, la nomination d’un chef du gouvernement de Nida Tounes va envoyer un message négatif aux autres partis, étant donné que le président de l’ARP, tout autant que le président de la république sont issus du même parti.

S’agissant des rapports entre Ennahdha et le Front populaire, il a expliqué qu’il n’existe pas de rencontres officielles entre les deux parties, espérant qu’elles auront lieu. Des rencontres souvent "occasionnelles" rassemblent des gens du FP et d’autres de son mouvement, a-t-il indiqué.

Le membre-dirigeant d’Ennahdha considère que l’hostilité politique entre Ennahdha et le Front populaire est "unilatérale", signalant que son mouvement n’a d’animosité envers aucun parti politique.

L’intérêt de la transition démocratique exige, a-t-il jugé, que les partenaires politiques s’accordent sur "un dénominateur commun minimal, a fortiori que la Tunisie est aux prises avec trois années difficiles, 2015, 2016, et 2017, où elle sera appelée à faire face à des défis essentiellement socio-économiques, chose qui nécessite une stabilité sécuritaire" a-t-il souligné en substance.
Gnet