Tunisie : Ennahdha décide la participation au gouvernement Essid

Publié le Samedi 10 Janvier 2015 à 20:53
Ennahdha annonce ce samedi son intention de participer au gouvernement d’Habib Essid. La décision a été tranchée par son instance suprême, Majless al-Choura, lors de la première journée de ses travaux qui se poursuivent demain, dimanche, à Hammamet.

Dans une déclaration aux médias, Fethi Ayadi a souligné que "le mouvement souhaite participer à l’expérience du futur gouvernement par des ministres et secrétaires d’Etat", une question qui est en cours de discussion avec le chef du gouvernement désigné. Ennahdha veut également contribuer à l’élaboration du programme gouvernemental, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le mouvement islamiste réclame la neutralité des ministères de souveraineté. 'Nous voulons que ces ministères soient impartiaux et au-dessus des tiraillements partisans", a indiqué le président de Majless al-Choura.

Oussam Sghaïer, porte-parole du conseil consultatif, a déclaré ce soir sur al-Mutawasset, que les travaux d’al-choura se poursuivent pour déterminer les points qui seront sur la table des négociations (avec Habib Essid).

Il a dit l'attachement de son mouvement à" un gouvernement d’unité nationale, sinon de large coalition, s’abstenant sur les portefeuilles ministériels intéressant son mouvement, qui n’ont pas été évoqués, a-t-il indiqué.

Au sujet de la neutralité des ministères régaliens, Sghaïer a précisé qu’il s’agit d’une suggestion et non d’une condition, garante, selon la perception de son mouvement, de la réussite du gouvernement.

Par cette annonce, l’on s’achemine vers un gouvernement de coalition, avec la participation attendue, outre Ennahdha, d’Afek Tounes, de l’UPL, d’al-Moubadra, et de compétences nationales. Le Front populaire ne fera pas partie, selon toute vraisemblance, du cabinet Essid. La coalition conduite par Hamma Hammami refuse de travailler dans un cadre commun avec Ennahdha et oppose un véto à son entrée au gouvernement.  

La décision d’Ennahdha de rallier la future équipe gouvernementale devait donner lieu à un changement à la tête de la commission des finances de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). La présidence de la commission reviendrait a priori au Front populaire, censé être le chef de file de l’opposition.
Gnet