Tunisie : Des partis s’inquiètent de l’argent politique suspect

Publié le Vendredi 04 Juillet 2014 à 12:00
Vue de la conférence sur le financement des partis politiques. Des partis politiques ont mis en garde jeudi soir contre "l’argent politique suspect" qui risque de torpiller l’opération électorale. Lors d’une conférence organisée hier soir à Tunis par Ettakatol, le Courant Démocratique, le Parti du Travail Tunisien et le Mouvement de l’Unité Populaire, autour du thème "Financement de l’activité politique et associative ou en est-on en matière de transparence et de contrôle ?", les participants ont appelé, selon des enregistrements audio mis en ligne sur le site de Mosaïque, à renforcer le contrôle du financement des partis politiques et des associations.

"Il y a beaucoup d’argent politique destiné aux partis politiques et aux associations dont l’origine demeure inconnue", a déclaré l’ancien ministre des Finances, Elyes Fakhfakh. Pour le dirigeant d’Ettakatol, cet argent pourrait avoir un impact négatif sur l’opération électorale.

Son collègue, Khalil Zaouia, a relevé l’absence de financement public des partis politiques, signalant que le financement se limite aux campagnes électorales. L’ancien ministre des Affaires sociales estime qu’il est du rôle de l’Etat démocratique de financer l’action politique, à travers un financement transparent et régi par des règles, ce qui est de nature à organiser l’action politique et à empêcher "les dessous de table".  

Mohamed Abbou, chef du courant démocratique, a appelé à instaurer des mécanismes de contrôle du financement des partis et des associations, prévus dans les textes mais qui restent inappliqués. Le financement illégal des partis et l’achat des voix suscitent des soupçons du financement étranger, et influent sur l’intégrité de l’opération électorale, a-t-il dit.

Selon Leïla Bahria, de l’observatoire Chahed, des associations servent de "façades" pour les partis politiques,  dans la mesure où elles sont habilitées à recevoir des fonds de l’étranger contrairement aux partis. "On ne sait pas l’origine de cet argent et quel en est l’objectif," a-t-elle déploré,  faisant constater que la victoire aux élections doit avoir lieu en fonction des programmes, et non selon qui possède le plus d’argent.

Leïla Bahria a appelé le Secrétariat Général du gouvernement à contrôler l’argent destiné aux associations, qui risque, à ses yeux, "de torpiller l’opération électorale".
Gnet