Tunisie : Des fortunés arabes du Golfe financent le terrorisme (Ben Jeddou)

Publié le Samedi 29 Novembre 2014 à 11:46
Lotfi Ben JeddouLe ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a déclaré dans une interview au journal algérien, el-Khabar, parue dans son édition de ce samedi 29 novembre, qu’"il n’existe plus une organisation appelée Ansar al-Charia, même son aile médiatique a été démantelée, elle était formée d’étudiants". Reste quelques petits groupes dormants, qui ne disposent pas d’armes leur permettant de perpétrer de grandes opérations, a-t-il dit.

"Toutes les opérations se produisent dans les montagnes et les pertes enregistrées au rang de l’armée le sont soit dans des embuscades, ou dans l’explosion de mines, du fait de manque d’expérience, nous avons par ailleurs passé à l’anticipation dans les villes", a-t-il affirmé.

Le ministre a déclaré que plus de 4 mille personnes ont été arrêtées, dont 1350 terroristes en 2013. "Quelque 2700 entre terroristes, suspects, éléments des cellules dormantes,  accusés de crimes terroristes ou impliqués dans les réseaux d’envoi de jeunes en Syrie ont été appréhendés en 2014". "La justice en a placé un grand nombre en prison, a libéré certains d’entre eux qui restent sous contrôle judiciaire. En 2014, 21 terroristes ont été abattus, et en 2013, le nombre était encore plus grand. Nous préférons les arrêter et les mettre en prison, comme cela a été le cas avec les dirigeants d’Ansar al-Charia qui sont détenus dans la prison civile", a-t-il dit, ajoutant que des éléments se sont livrés (aux forces sécuritaires).

"Depuis mars 2013, nous avons réussi à interdire près de neuf mille personnes de se diriger en Syrie. Certains sont incarcérés, d’autres ont été relaxés, et sont sous contrôle sécuritaire. Entre 2500 et 3000 Tunisiens sont partis en Syrie depuis la révolution dont 500 ont été tués là-bas", a-t-il indiqué.

"Il y a ceux qui sont revenus en Tunisie, ont reconnu leur appartenance à des groupes terroristes à l’étranger et ont été poursuivis en justice. Il y a certains qu’on n’a pas pu confondre par des preuves, mais on les a introduits dans la base de données et sont objet de contrôle. Mais le contrôle sécuritaire, à lui seul, est insuffisant, nous devons entrer dans un dialogue avec les extrémistes, à travers des comités d’oulémas, de psychologues, afin de discuter avec eux de cette pensée prônant le takfir (accusation d’apostasie), a fortiori qu’une grande partie d’entre eux est constituée de mineurs, 48 % ont un niveau d’instruction bas, certains sont des repris de justice qui trouvent dans cette pensée une rédemption, pour le rachat de leurs péchés", a-t-il souligné.  

Le nombre des membres des trois groupes terroristes présents à Chaâmbi, Kasserine et Jendouba ne dépasse pas les 100 à 110, dont certains sont recherchés par la justice algérienne, a-t-il dit, ajoutant : "ce qui nous inquiète le plus est la situation en Libye avec la contrebande et le déferlement d’armes. La Libye est une bombe à retardement pour l’Algérie et nous-mêmes", a-t-il mis en garde. (…). "Ce qui nous inquiète est aussi qu’il y a des riches arabes qui financent le terrorisme".

"Nous avons des renseignements sur des fortunés arabes du Golfe, prônant la pensée du Takfir, qui financent les groupes terroristes. Je ne parle pas de pays, mais de personnes riches. Il y a aussi la rançon octroyée par plusieurs pays européens à l’organisation al-Qaïda au Mali, dont une partie est allée à la brigade Okba Ibn Nefaâ pour acheter des armes".  

Sur la question de savoir si la Tunisie a des craintes quant à l’existence de ce qui est appelé Daech, le ministre de l’Intérieur a répondu qu’il n’y a pas eu interception d’une organisation faisant allégeance à Daech, à l’instar des soldats du Califat en Algérie. "Il y a néanmoins des scissions au sein de la brigade Okba Ibn Nefaâ. Les Tunisiens ayant peu d’expérience, et étant jeunes ont été influencés par Daech et se sont précipités à lui faire allégeance, ce qui a suscité le courroux des membres d’Aqmi, parmi les Algériens et les Marocains, un différend a surgi entre eux, et est en train d’évoluer.  Les Tunisiens ont été expulsés vers une autre partie du Mont Chaâmbi. Ce litige est dans notre intérêt. Il y a une quasi-concurrence sur les cellules dormantes entre l’aile Okba Ibn Nefaâ ayant fait allégeance à Daech et al-Qaida. Nous constatons ce conflit sur les sites Internet et nous avons des informations là-dessus", a-t-il souligné.

Au sujet d’Abou Iyadh, Ben Jeddou a dit que des informations font état qu’il est dans la région libyenne de Derna, qui "cherche à être le premier Emirat à faire allégeance à Daech, Abou Iyadh en personne tend vers cela", selon ses dires.     
Gnet


 

Commentaires 

 
+2 #4 nationalite
Ecrit par sportif     30-11-2014 13:26
Reste a savoir les nationalite des fortunes qui financent les terrorists en plus des rançons europeens.....
 
 
+5 #3 C'EST QUI ?
Ecrit par BLADI     29-11-2014 19:36
QUI EST LE SUPPORT QUI A SOUTENU CES MALFAITEURS TERRORISTES EN TUNISIE ? C'EST CA LE GRAND PROBLEME. IL FAUT COUPER LA SOURCE POUR ABORDER TOUT PROBLEME.
 
 
+1 #2 Golfe à trous
Ecrit par Ben Whirlpool     29-11-2014 18:39
Lofti à raison, il y a des trous dans la facade antiterroriste des pays du Golfe... Il a aussi raison quand il déplore que les pays occidentaux paient des rançons aux islamistes preneurs d'otage.
Dans les deux cas, la solution est que les pays qui souffrent de l'islamisme (Tunisie, Egypte, Libye, Algérie...) fassent pression sur les pétromonarchies pour couper les réseaux de financement de l'islamisme.
Le pétrole est noir comme le drapeau des djihadistes, l'argent qu'il procure ne doit pas financer leurs sabres...
 
 
+9 #1 Fazzé3a
Ecrit par Royaliste     29-11-2014 14:32
non le terrorisme est une fazzé3a inventée par benali et le Rcd pour nous faire peur....

Mr le ministre, qui soutient politiquement ces terroristes? abuyadh se baladait au centre ville de Tunis il y a de ca quelques mois, qui le protège politiquement?
 
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