Tunisie : Coup d’envoi le 20 mars de la mouvance du peuple des citoyens

Publié le Jeudi 15 Janvier 2015 à 11:43
Les objectifs politiques, sociétaux et éducatifs de cette mouvance déterminés. Les parties prenantes de la mouvance du peuple des citoyens annoncent le démarrage de rencontres locales et régionales, qui seront couronnées par une rencontre de synthèse le 27 janvier 2015, en vue de préparer un congrès national général, à la date du 20 mars 2015, qui fixera les objectifs et cadres d’action, de ce mouvement et donnera le coup d’envoi à ses activités.

Réunis à l’occasion de la commémoration du 14 janvier, à l’appel de Moncef Marzouki, les participants indiquent dans un communiqué publié sur la page officielle de l’ancien président, que ce moment historique nous appelle à mobiliser toutes nos énergies en termes de réflexion, d’organisation et de réseautage, afin que l’on soit au niveau des défis et dangers auxquels fait face notre pays.

Les élections législatives et présidentielles ont fait revenir l’ancien régime au pouvoir, du fait des erreurs et des lacunes en matière de gouvernance de l’étape transitoire, dont les différentes parties au pouvoir assument leur responsabilité, soulignent-ils. Cela s’est produit également, ajoutent-ils, à cause d’un veto extérieur sur le printemps arabe en général et l’expérience tunisienne, en particulier, de la désaffection d’une partie de la société envers son devoir électoral et des survivances du despotisme, outre le rôle de l’argent politique intérieur et extérieur et la déformation médiatique.  

La campagne électorale présidentielle a dégagé une énergie formidable dépassant les clivages partisans et idéologiques, et rejetant catégoriquement le retour du despotisme et la récupération des objectifs de la révolution, sous quelque forme que ce soit, dont l’instauration d’une démocratie de façade, font-ils valoir.

Cette énergie confirme l’existence de nouvelles forces sociétales disposées à assumer leurs missions historiques, et ont besoin aujourd’hui  de s’organiser autour d’objectifs qui se sont avérés être des dénominateurs communs entre la majorité des Tunisiens, notent-ils.  

Les objectifs politiques sont la défense de l’indépendance nationale, et le refus de toute ingérence extérieure, la préservation de l’unité nationale, la lutte contre tout type de terrorisme, quelle qu’en soit l’origine. Il s’agit aussi d’empêcher le retour du despotisme, de garantir le droit de la résistance citoyenne contre les violations de la constitution ; et de la défense de la justice transitionnelle et des droits et libertés, relèvent-ils en substance.

Les objectifs sociétaux consistent à lutter contre la pauvreté à travers de nouveaux choix économiques, dépassant l’économie libérale sauvage qui n’a fait qu’élargir le hiatus entre les classes et les régions, la lutte contre la pauvreté et la préservation de la richesse nationale, l’élargissement et l’enracinement de la participation collective à travers l’instauration du plus large réseau possible d’associations de développement, et l’élargissement de la base de participation politique, en donnant de larges prérogatives aux municipalités et aux régions, énumèrent-ils.

Les objectifs éducatifs et culturels visent à faire, selon le même communiqué, de l’éducation pour la citoyenneté et le patriotisme, la priorité des priorités, la consolidation des valeurs d’appartenance, de cohésion et d’acceptation de l’autre. Il est de surcroît question de rompre avec la mentalité d’assisté et l’opportunisme hérités des décennies de culture de despotisme. Le but est d’impliquer les citoyens dans l’action de développement sous toutes ses formes et à tous les niveaux, pour en faire des journalistes citoyens, des avocats citoyens, des investisseurs citoyens, des médecins citoyens…, préconisent-ils.

La mouvance ou le mouvement du peuple citoyen a été annoncé par l’ancien président, Moncef Marzouki, au lendemain de la proclamation des résultats du second tour, comme une "force politique dissuasive" contre tout retour du despotisme.  
Gnet