Tunisie : Candidature de Ben Jaâfar et Marzouki, point de vue de Kaïs Saïd

Publié le Lundi 15 Septembre 2014 à 10:44
Kaïs SaïdLe Conseil national d’Ettakatol a confirmé hier la candidature de son leader et Secrétaire Général, Mustapha Ben Jaâfar, à la présidentielle, sans qu’il ne présente sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale constituante.

Ben Jaâfar avait annoncé auparavant son intention de démissionner de la présidence de l’Assemblée, en cas de candidature à la présidentielle, "dans un souci d’équité et d’égalité des chances" entre les différents candidats à la magistrature suprême.

Ce changement de position de se maintenir à la tête de l’ANC, tout en étant candidat, s’explique par les exigences de la conjoncture critique que connait le pays, ne cessent de marteler ses lieutenants.

La démission de Ben Jaâfar, tout autant que celle du président Marzouki, (ndlr : s’il compte solliciter les suffrages des Tunisiens) pour un second mandat, risque de troubler les institutions, en cette période fragile que traverse la Tunisie, a déclaré en substance ce lundi sur shems, le dirigeant d’Ettakatol, Elyes Fafkhfakh.

L’ancien ministre des Finances a affirmé que Ben Jaâfar sera soucieux de ne pas utiliser sa fonction dans sa campagne électorale, affirmant que MBJ a été auparavant la cible de deux tentatives d’assassinat ayant visé son cortège officiel.

Ce faisant, Kaïs Saïd, professeur de droit constitutionnel, a déclaré dimanche, lors d'une communication téléphonique avec le JT de 20 heures d’al-Wataniya, que de point de vue juridique, rien n’oblige Ben Jaâfar de démissionner de sa fonction de l’ANC, étant candidat à la présidentielle. Il a expliqué que ni la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics (mini-constitution),  ni les dispositions transitoires de la constitution n’astreignent Ben Jaâfar à démissionner en cas de candidature, signalant que cela s’applique au président de la République. "Imaginons si le président de l’ANC démissionne, et qu’au cours de la même semaine le président de la République annonce sa démission, que va-t-il advenir des institutions", s’est interrogé le constitutionnaliste.  

Saïd a expliqué, en substance, que la situation est tout autre pour Mehdi Jomaâ, puisqu’il a été désigné suite à un dialogue national, et que la feuille de route, fruit d’un consensus politique, prévoit un engagement du gouvernement de technocrates à  ne pas se présenter aux prochaines élections.
Gnet