Tunisie : Caïd Essebsi appelle les électeurs d’Ennahdha à voter Nida Tounes

Publié le Jeudi 25 Septembre 2014 à 15:27
Béji Caïd EssebsiBéji Caïd Essebsi a déclaré ce jeudi sur Mosaïque que son parti est visé de toutes parts, car il est victime des sondages qui le placent en première position. Il s’est dit lui-même visé. "C’est le parti à abattre et l’homme à abattre", a-t-il  indiqué, ajoutant être visé de l’intérieur de son parti par plusieurs personnes.

Caïd Essebsi a dit qu’il ne craint pas la critique, et qu’il approuve les déclarations de Kamel Morjane, selon lesquelles, celui-ci est meilleur en tant que candidat à la présidentielle de point de vue de l’âge, mais c’est le seul avantage dont il dispose, a-t-il indiqué.  

Il a souligné qu’il existe une intention de marginaliser les élections présidentielles depuis qu’on a décidé de les tenir après les législatives. L’idée du  président de consensus vise aussi à marginaliser les élections, a-t-il considéré.

En réponse à Rached Ghannouchi qui lui a demandé d’être "un facteur de consensus dans la société, de ne pas répondre aux appels de division, et de ne pas écouter les voix extrémistes, Caid Essbsi a répondu en substance que les voix extrémistes se trouvaient du côté d’Ennahdha. Il s’est défendu de l’existence de voix extrémistes au sein de son mouvement, soulignant que Nida Tounes est un parti centriste qui rassemble plusieurs courants : destourien, syndicaliste, etc. Il a ajouté que son parti s’inscrit dans le courant réformiste, celui de Khereddine, et Bourguiba.

Selon ses dires, il existe deux projets, un projet moderniste que son parti incarne, et un autre prônant l’Islam politique, c'est-à-dire celui qui utilise l’Islam pour parvenir au pouvoir. "Ennahdha a marqué ses distances avec les frères musulmans, et Ghannouchi a démenti être  candidat au poste de Guide de la confrérie", a-t-il indiqué, en poussant le mouvement islamiste dans ses derniers retranchements, "si Ennahdha se proclame de l’Islam politique, je serai contre lui". Il a par ailleurs titillé la base d’Ennahdha, appelant ses électeurs à voter Nida Tounes en tant que parti moderniste, ainsi "on aura mis un terme à la division".

Il a démenti avoir rencontré Slim Riahi avant la réunion de Paris, indiquant qu’il a été contacté par Rached Ghannouchi, lui-même, qui a demandé de le voir. "Lorsqu’il est venu à la rencontre, Ghannouchi était accompagné par quatre personnes et le cinquième était Slim Riahi", a-t-il dit, précisant que sa discussion a eu lieu en tête-à-tête avec Rached Ghannouchi. Quant à sa photo avec Ghannouchi et Riahi, c’était à la demande de ce dernier, a-t-il fait savoir.

BCE a réitéré qu’il est en haut de la liste des personnes menacées de mort, suivi par Hamma Hammami, confirmant avoir été informé dernièrement des menaces qui le visent par la présidence de la république. Il a rejeté les déclarations d’Adnen Manser l’accusant d’avoir instrumentalisé ce sujet pour sa campagne électorale, indiquant que ce dernier a demandé à un responsable sécuritaire de prévenir son fils (Hafedh Caïd Essebsi) qu’il était visé.

Le  président de Nida Tounes a réitéré qu’aucun parti ou mouvement quelle qu’en soit la représentativité, même s’il a une majorité absolue ne peut gouverner seul après les élections, estimant inévitable le consensus.
Gnet