Tunisie : Ben Jaâfar critique Nida et le retour au régime présidentiel

Publié le Mardi 28 Avril 2015 à 16:32
Mustapha Ben JaâfarMustapha Ben Jaâfar, Secrétaire Général d’Ettakatol, estime que Nida Tounes s’est soustrait à ses responsabilités, en désignant un chef du gouvernement qui n’est pas issu de ses rangs.

"Un parti qui gagne les élections, qui dispose d’une majorité de sièges, doit, en toute logique, désigner l’un des siens pour diriger le gouvernement," a-t-il déclaré  hier lors d’une interview accordée à la chaîne Hannibal. "Si le parti de la majorité n’a pas procédé de la sorte, c’est pour dire demain, que ce n’est pas Nida Tounes qui a échoué, mais c’est Habib Essid", a-t-il relevé.  

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) a pointé l’absence d’un programme cohérent et complet du gouvernement, chaque ministre fait cavalier seul et apporte un petit bout au programme, a-t-il dit en substance.

Au sujet d’Habib Essid, le chef d’Ettakatol s’est interrogé s’il s’agit d’un chef du gouvernement, ou d’un Premier ministre. Il estime que la conduite d’Essid n’est pas celle d’un chef du gouvernement et que l’on est revenu au régime présidentiel.

"Les décisions fondamentales sont prises plus à Carthage qu’à la Kasbah", a-t-il fait constater, rappelant que "dans le nouveau régime politique, le pouvoir exécutif est bicéphale, et c’est une atteinte à l’esprit de la constitution que de  changer un régime par un autre". "Carthage a apprivoisé la Kasbah, et cela n’est pas en harmonie avec la constitution et avec le régime politique qui y est inscrit", a-t-il martelé.

Ben Jaâfar a, par ailleurs, pointé une désinvolture envers la constitution et une interprétation erronée de sa teneur, soit de la part de l’Assemblée des représentants du peuple qui élabore des lois sans tenir compte du contenu de la loi fondamentale, soit de la part du gouvernement.

Il a appelé la société civile et les médias à demeurer vigilants, devant ce peu de cas fait de la constitution, signalant que le tribunal administratif est habilité à dire son mot, dès lors qu’il y ait transgression de la constitution, en attendant l’avènement de la cour constitutionnelle.

Mustapha Ben Jaâfar a récusé l’expression que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) marche sur les pas de l’Assemblée nationale constituante (ANC). "Il suffit de procéder à une comparaison objective entre ce qui a été fait pendant la  même période par l’ANC et ce qui est fait aujourd’hui par l’ARP, pour s'en rendre compte", a-t-il souligné, histoire de dire qu’il n’y a aucune commune mesure dans la cadence de travail des deux Assemblées.  

Il a regretté que la campagne présidentielle et législative n’ait évoqué aucun problème parmi ceux qui nécessitent aujourd’hui une solution. Ce sont les réformes structurelles et leur coût pour la collectivité qui devraient en être l’axe central, or ce ne fut pas le cas, a-t-il indiqué, déplorant que l’on perdre encore beaucoup de temps à discuter de ces questions.

Gnet


 

Commentaires 

 
#1 dégage
Ecrit par touness elhora     29-04-2015 02:48
Il ne sait que critiquer. S'il aurait tenu ses Nida n'existait pas et son partie serait à la place du Nida.
 
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