Tunisie, Ben Gharbia/ Herissi : Une affaire en cache une autre (avocat)

Publié le Lundi 16 Mars 2015 à 10:37
Moez Ben Gharbia et Wassim Herissi.Fethi Mouldi, avocat de Moez Ben Gharbia, de Wassim Herissi et d’Abdelhak Toumi devait présenter ce lundi une demande de libération de ses clients afin qu’ils comparaissent en état de liberté, mercredi 25 mars, devant le tribunal…

Fethi Mouldi a qualifié ce lundi de "préventifs" les mandats de dépôt lancés contre le journaliste, Moez Ben Gharbia, l’humouriste, Wassim Herissi (alias Mégalo) et Abdelhak Toumi pour "atteinte au chef de l’Etat, escroquerie et usurpation d’identité". L’avocat de la défense a confirmé sur Shems des informations publiées par le journal Assarih, dans son édition d’aujourd’hui, évoquant une affaire  diligentée vendredi dernier, où sont impliqués "un ancien ministre et un journaliste, accusés d’extorsion d’hommes d’affaires".

Me Fethi Mouldi a estimé que sans cette deuxième affaire, il n’y aurait pas eu de mandats de dépôt dans la première affaire.

Le deuxième dossier dédouane le premier, et lui donne de justifications selon lesquelles son objectif était noble, a-t-il dit. Il a encore indiqué que l’arrestation de ses clients est "préventive" pour préserver la confidentialité du deuxième dossier.

Mouldi a déclaré sur Mosaïque que le trio était en train de mener un travail journalistique d’investigation, où le parquet a attesté de l’illégalité du moyen utilisé. Les faits ne sont pas aussi dangereux, comme ils en ont l’air pour certains, a-t-il indiqué.

Il a estimé sur la même radio que les mandats de dépôt sont exagérés et le dossier ne l’exigeait pas.

Sofiène Sliti, porte-parole du ministère public au tribunal de première instance de Tunis, n’a ni confirmé, ni infirmé les déclarations de l’avocat de la défense. Les recherches sont en cours, a-t-il déclaré ce matin sur Shems, invoquant le devoir de réserve que requièrent les investigations.

La justice est le pouvoir qui est le plus soucieux des droits et des libertés des personnes, a-t-il indiqué, ajoutant : "nous sommes contre l’arrestation et les mandats de dépôt".

Sliti a estimé inadmissible que les élites qui devraient donner l’exemple en matière de respect de la constitution, critiquent la décision du parquet, signalant que la suspicion autour du ministère public, est une manière de mettre en doute les institutions de l’Etat.

Il a pointé l’ingérence de certains partis ayant élaboré la constitution dans les décisions de la justice, bien qu’ils ne soient pas informés sur le dossier. La justice est un pouvoir indépendant et il est interdit de s’y immiscer, a-t-il asséné.

Gnet