Tunisie : Béji Caïd Essebsi fustige l’article 15 et promet de le combattre

Publié le Mardi 25 Mars 2014 à 11:19
Béji Caïd EssebsiLe président de Nida Tounes, Béji Caïd Essebsi, a critiqué hier dans un entretien à Nesma l’introduction de l’article 15 portant sur l’exclusion politique dans le code électoral, ce qui est de nature "à diviser le peuple, à l’heure où on a besoin d’unité", a-t-il dit.  

"Ce n’est pas moi qui m’oppose à cet article, mais c’est le peuple tunisien qui le rejette car il ne lui permet pas de choisir ses représentants dans les institutions élues", a-t-il souligné.

Il a souhaité que cet article ne sera pas entériné en plénière, annonçant qu’il sera combattu. "En ce qui nous concerne,  nous allons le combattre comme on a combattu le premier projet d’exclusion qui n’est pas passé", a-t-il indiqué, en allusion à la loi sur l’immunisation de la révolution. "J’espère qu’ils vont se raviser, sinon les prochaines élections seront sur la balance", a mis en garde Caïd Essebsi, qui considère l’ANC comme "une grande partie du problème, et non de la solution".  

Caïd Essebsi a émis un avis mitigé sur l’action du gouvernement de Mehdi Jomaâ, estimant qu’il en est encore aux premières touches : "je ne pense pas qu’il ait fait un grand travail dans le cadre de l’application de la feuille de route", a-t-il déclaré, évoquant précisément la révision des nominations qui constitue, à ses yeux, le principal dossier. "Les nominations qui ont été effectuées d’une manière arbitraire, selon des considérations politiques et des appartenances à des mouvements politiques doivent être revues. Il (Mehdi Jomaâ) s’y est engagé mais on n’a pas vu grand-chose là-dessus", a-t-il fait constater.  

L’ancien chef du gouvernement a considéré la situation en Egypte différente de celle en Tunisie. "En Egypte, ils ont mené une guerre contre les frères musulmans, Ennahdha n’est pas les frères musulmans, c’est un mouvement tunisien, du moins, jusque-là même si j’ai entendu dire que cheikh Rached est candidat pour être le guide suprême (de la Confrérie internationale)", a-t-il dit.

Caïd Essebsi a jugé la situation économique "catastrophique", imputant la responsabilité à ceux qui étaient aux commandes, citant notamment Elyes Fakhfakh, "il vaudrait mieux qu’il ne parle pas beaucoup là-dessus, car c’est lui qui a laissé cette situation", a-t-il souligné en réponse aux critiques de l’ancien ministre des Finances contre son gouvernement. Il a récusé toute analogie entre son gouvernement et celui de la troïka, signalant que le premier est arrivé dans une situation extrêmement difficile, et est parvenu à apaiser le pays, ce qui représente "une mission colossale". "C’est le gouvernement de Si Béji qui a fait venir Ennahdha et la troïka, grâce à des élections transparentes", s’est-il enorgueilli.
Gnet


 

Commentaires 

 
#2 Un peu d'histoire
Ecrit par salah     30-03-2014 19:30
Les grands sages de l'histoire cherchent toujours à unir le peuple après une transition difficile. Le problème de l'Algérie est d'avoir mis en place une oligarchie d'anciens combattants dont le nombre ne cesse d'augmenter même aujourd'hui.

Je voudrais juste dire à ORTHO dont le nom veut dire droit en grec, qu'il donne plutôt dans le tordu.
 
 
+4 #1 Le jour des élections tu tomberas aux oubliettes
Ecrit par Ortho     25-03-2014 12:24
Encore un qui parle au nom du peuple, tire sur tout ce qui bouge et se voit déjà Président alors qu'il a du mal à garder son dentier dans sa bouche.
La claque viendra le jour des élections, lorsqu'il comprendra qu'il n'a aucun poids dans ce pays et que ce peuple qu'il prend de haut, ne veut pas d'un retour du RCD!!!!!!!!
 
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