Au-delà du vote de confiance, le cabinet Essid ne ferait pas long feu

Publié le Samedi 24 Janvier 2015 à 11:13
Habib Essid Le gouvernement d’Habib Essid devra solliciter, en début de semaine prochaine, le vote de confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP),  lors d’une plénière au cours de laquelle il exposera les principaux axes de son programme devant les députés.

Le gouvernement aura besoin d’une majorité absolue (50+1), soit 109 députés, pour obtenir la confiance du parlement. Théoriquement, la nouvelle équipe dévoilée hier par Habib Essid a une représentativité à l'Assemblée de 102 députés, soit ceux de Nida Tounes et l’Union patriotique libre (UPL).

Les autres forces du parlement dont Ennahdha (69 sièges), le Front populaire (15 sièges) et Afek Tounes (08 sièges), plutôt critiques envers le nouveau cabinet Essid, n’ont pas fait savoir leurs positions officielles respectives à son sujet, et leur intention ou non de lui accorder leur confiance au parlement.

Le mouvement Ennahdha exclu du nouveau gouvernement, bien qu’il ait exprimé la volonté d’en faire partie, lui reproche sa faible représentativité. Le mouvement islamiste aurait préféré que la Tunisie soit dirigée à la future étape par une large coalition, procédant d’une approche consensuelle et participative. Jusqu’à la dernière minute, la formation de Rached Ghannouchi s’attendait à ce qu’elle fasse partie de la nouvelle équipe, mais a été surprise de ne pas y figurer.

Ennahdha a réuni hier son bureau exécutif, pour plancher sur cette question, et son instance suprême, Majless al-Choura, se tiendrait demain, selon des informations médiatiques concordantes, pour prendre une position définitive envers ce gouvernement, notamment au sein du parlement.

Afek Tounes également réservé sur la nouvelle composition du gouvernement réunira, pour sa part, son bureau politique, pour arrêter une position officielle à son sujet. Dubitatif sur la capacité du gouvernement Essid de mener des réformes, et récusant la méthode suivie en matière de sa formation, Afek s’est retiré vendredi des concertations, et a renoncé à participer à la nouvelle équipe, à la dernière minute. Le parti pointe un manque de transparence dans les négociations, ainsi que le fait que ce gouvernement ne soit pas politique comme le requiert l’étape, a ses yeux, d’autant plus qu’il intervient après des élections législatives et présidentielles.

Quoiqu’il en soit, et malgré toutes ces réactions hostiles, le gouvernement devrait, selon toute vraisemblance, obtenir  le vote de confiance à l’ARP, même de courte majorité, le cas échéant, il sera officiellement investi mercredi 28 janvier, date prévue pour la passation des pouvoirs entre Mehdi Jomaâ et Habib Essid. La question est de savoir combien de temps le gouvernement Essid va-t-il tenir ? Tous les indices prédisent qu’il ne fera pas long feu, et qu’il n’ira pas jusqu’au bout du quinquennat.  
Gnet