Réconciliation : "Caution inutile pour les corrompus et les corrupteurs"

Publié le Samedi 29 Août 2015 à 09:43
La loi préparée par les conseillers du président à  Carthage serait une caution inutile aux corrompus et aux corrupteurs. Sans compter sa dimension symbolique catastrophique à l’heure où on demande des sacrifices aux plus démunis, déplorent des organisations de la société civile, dont le comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), et la  Fédération des Tunisiens Citoyens des Deux Rives (FTCR) et des personnalités, dans un communiqué dont Gnet a reçu une copie…
 
Réconciliation nationale ! L’expression résonne comme un mot d’ordre en ces temps de mobilisation contre le terrorisme. Par ailleurs, ne s’agit-il pas du volet final du triptyque  vérité – justice - réconciliation de la Justice transitionnelle que nous appelons tous de nos vœux…
Nous somme tous demandeurs de réconciliation nationale. Mais de quelle réconciliation
il s’agit ?

En ces temps de turbulences, le sens des mots semble aussi troublé.
Il s’agit de « tourner la page », nous dit le président de la République. Soit, mais quelle page ?
S’il s’agit d’absoudre des mafieux, on ne voit pas en quoi cela va contribuer à renforcer l’économie du pays. Si les « hommes d’affaires », qui ont fait fortune grâce à la corruption, sont des acteurs du développement, cela se saurait !
Si l’on entend attirer les spéculateurs en tous genres, ils ne sont pas concernés par la levée en masse que l’on veut provoquer, ils ont toujours préféré vampiriser les richesses produites par le labeur des plus pauvres.

S’il s’agit de passer l’éponge sur les forfaits des « commis » de l’État qui ont piqué dans la caisse, un État ne se renforce pas en s’attirant les faveurs des responsables du laxisme, des larcins ou des compromissions les plus graves au cœur de l’État…

On voudrait rabaisser encore l’État et son autorité que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Ce projet de loi, concocté par la présidence de la République sera dommageable pour l’État, pour la justice transitionnelle, pour le développement et pour la transition démocratique.
Alors que le dossier des assassinats politiques s’enlise, alors que des petites lois scélérates comme celle sur la consommation de cannabis continuent à ruiner l’avenir de dizaines de milliers de jeunes, alors qu’aucun dispositif sérieux ne protège du racisme et de toutes les formes de haines et de fanatisme larvées… alors que les inégalités se creusent… la loi préparée par les conseillers du président à  Carthage serait une caution inutile aux corrompus et aux corrupteurs. Sans compter sa dimension symbolique catastrophique à l’heure où on demande des sacrifices aux plus démunis.
 
Le CRLDHT, la FTCR, les personnalités et les organisations signataires se rallient à la Coalition de la société civile contre le projet dit de réconciliation nationale et se déclarent solidaires avec les initiatives de cette Coalition.
Elles demandent aux députés de l’Assemblée du Peuple de rejeter le projet et de veiller au respect de l'Etat de droit et de la Constitution.
 
Pour une l’unité nationale contre le terrorisme
Pour la réalisation d'une vraie justice transitionnelle, contre la corruption, la répression et la régression vers les pratiques d’ancien régime
Pour le respect des mots d’ordre de la révolution : Dignité, Liberté et Justice Sociale.
 
Premiers Signataires :
Associations :
-         Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT
-         Fédération des Tunisiens Citoyens des Deux Rives – FTCR
-         Association des Tunisiens en France – ATF
-         Association Démocratique des Tunisiens en France – ADTF
-         Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens – UTIT
-         Comit2 de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Bruxelles
-         Comité des Tunisiens en Italie - CITiI
-         Association des Tunisiens du Nord – Lille
-         Association Le Pont – Genève
-         Association Citoyens des deux Rives – Toulouse
-         Association Vérité et Justice Farhat Hached – AVJFH
-         Collectif des Femmes Tunisiennes – CFT
-         Younga Solidaire  
-         Mouvement Citoyen des Tunisiens en France
-         Tunisie Plurielle
-         Réseau Euro-Méditerranéen   Culture et Citoyenneté – REMCC
 
-          
 
 
Personnalités :
Hichem Abdessamad, historien
Khaled Abichou, militant associatif
Hafedh Affes, président de l’ATNF- Lille
Mourad Allel, militant associatif
Tewfik Allel, militant associatif
Houcine Bardi, avocat à le cour – Paris
Hajer Ben Djemaa, militante associative
Tarek Benhiba, Conseiller Régional – PIF  
Hédi Benkraiem, universitaire - militant associatif     
Dalila Ben Othman, militante politique
Mohamed Bensaid, président de l’UTAC
Adnane Benyoussef, militant associatif  
Hela Benyoussef Ouardani, militante politique et associative  
Mohamed Larbi Bouguerra, membre de l’académie tunisienne Beit El Hikma
Mouhieddine Cherbib, militant des Droits Humains
Mohsen Dridi, militant associatif  
Fethi El Hadjali, président du CVD - Tunisie - Belgique
Mohamed Lakhdhar Ellala, président de l’ATF
Chedly Elloumi, militant associatif – Grenoble  
Raoudha Faouel, militante associative  
Mrad Gadhoumi, militant associatif
Omar Gasmi, militant associatif
Najla Gharbi, militante politique et associative
Moncef Guedouar, président de la FTCR  
Abdelwaheb Hammami, militant politique
Mohamed Hamrouni, président MCTF
Naceur Jalloul, militant associatif
Chokri Jlassi, militant politique et associatif  
Anouar Kanzari, militant associatif  
Saifallah Khablachi, syndicaliste
Wajdi Limam, militant associatif, Uni’T
Gérard Maarek, économiste  
Mohamed Mansar, président du Centre Interculturel Formation Migration - CIFM
Jalel, Matri, militant associatif - Genève
Najet Mizouni, président du Collectif des Femmes Tunisiennes  
Mohamed Nachi, enseignant  
Noureddine Najjar, militant politique
Habib Ouarda, libraire
Younes Rhouma, coordinateur CITiI – Italie
Noureddine Senoussi, président du REMCC
Mohamed Smida, militant politique et associatif
Hédi Sraieb, économiste  
Fethi Tlili, président de l’UTIT
Tarek Toukabri, président de l’ADTF
Chadly Zidi, militant politique
 
Partis  :
Parti El massar – France
Parti Ettakattol – France
Parti Eljomhouri – France
Front Populaire – IDF  
 
 
Soutiens :
Association des Travailleurs Maghrébins en France – ATMF  
Association des Marocains en France – AMF  
Agir pour le Changement Démocratique en Algérie - ACDA
Ligue Française des Droits de l’Homme – LDH
Cedetim / Initiative Pour un Autre Monde – IPAM
Parti de Gauche – PG
Parti Communiste Français - PCF

Communiqué


 

Commentaires 

 
#2 non à la terreur
Ecrit par Saladin     29-08-2015 14:09
Il est important de rappeler que le projet de loi sur la réconciliation économique ne va pas s'appliquer à la corruption et aux détournements de fonds publics.
Les revenus de la réconciliation seront totalement affectés à la réalisation de projets dans les régions les plus défavorisées.
Ce projet exclut aussi les atteintes aux droits de l'homme.
Dans des pays comme l'Espagne ,l'Afrique du Sud ou le Maroc on a appliqué sans complexe l'amnistie pour les violations graves des droits de l'homme. Cela n'a posé aucun problème majeur.
Mais il parait que certains intellectuels tunisiens vivants en Europe ont une mentalité très proche de celle de Robespierre.
C'est bien dommage pour le pays !
Or la Tunisie a besoin d'un Mandela pour finir avec la misère engendrée par la chasse aux sorcières déclenchée depuis cinq années et qui a donné naissance à des injustices énormes.
 
 
#1 Non à la terreur
Ecrit par Saladin     29-08-2015 12:21
Les nostalgiques de Robespierre ne peuvent rien donner pour une Tunisie en détresse.
Contrairement aux allégations de ces pseudo-révolutionnaires le projet de loi sur la réconciliation économique ne concernent pas les corrompus et ceux qui ont détourné de l'argent public.
Il est bien dommage que la démagogie arrive à dénaturer le contenu d'un texte rendu public.
Il est aussi décevant de s'acharner contre une proposition de réconciliation dont les revenus seront totalement affectés aux régions les plus démunis de la Tunisie.
En ce qui concerne la justice transitionnelle,le projet de réconciliation économique est tout à fait valable car il ne concerne en aucun cas les violation des droits de l'homme.
En Espagne,en Afrique du Sud ou au Maroc on a appliqué l'amnistie pour toute les personne et pour toutes les violations et sans que cela n puisse poser une difficulté majeure.
Or Ces associations qui se réclament du militantisme de gauche ne semble pas vouloir tourner la page,tout en ignorant que tous les sondages officielles montrent que la priorité de la majorité des tunisiens sont très lointaines de la vision de la gauche bobo.
 
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