Nejib Chebbi prône le retour à la production et à la productivité

Publié le Jeudi 27 Octobre 2016 à 15:47
Ahmed Nejib Chebbi , fondateur de "Siyakat", Forum de pensée politique, a déclaré ce jeudi que le gouvernement  fait face à de nombreux défis et que la Tunisie est entrée dans la politique d’austérité et n’a de choix que le consensus et la solidarité pour y faire face.

Il a ajouté dans une interview accordée à Mosaique fm que la Tunisie avait réussi grâce au dialogue et au consensus, et que la même chose serait encore necessaire en présence des médias, pour dévoiler la réalité de la situation financière du pays, estimant que la transparence est une partie de la solution.

« il faut un consensus social sur une base économique car la démocratie ne réussira que sur une base sociale et économique solide », a-t-il dit, appelant à ce que des experts soient sollicités pour évaluer avec exactitude la situation du pays, avant de définir des objectifs et prendre des décisions.

Le gouvernement de Youssef Chahed est selon Nejib Chebbi, celui de la dernière chance et son éventuel échec représenterait une menace pour le pays.

Au sujet de la loi de finance 2017, Neji Chebbi a déclaré qu’elle contenait plusieurs dispositions d’austérité qui consistent notamment à geler les salaires, à hisser certains impôts ainsi qu’à geler les recrutements dans la fonction publique. 

Il a appelé à prendre les dispositions nécessaires et consensuelles, orientées vers l’amélioration de la production et la productivité, car la Tunisie est tenue de stabilité et de rebond économique « puisque les caisses de l’Etat ne seront renflouées que grâce à l’activité, la production et le travail, et non aux dispositions conjoncturelles », a-t-il dit.

Chebbi a déclaré dans le même contexte qu’il existait une grande différence entre la stratégie économique du temps de Ben Ali et la stratégie économique actuelle. « Auparavant, la Tunisie produisait et exportait et aujourd’hui c’est tout à fait le contraire. Il faut une stratégie industrielle basée sur le renouvellement », a-t-il déclaré.

Il s’est ensuite interrogé sur le droit des Tunisiens dans les régions, à la santé, à l’éducation et à un environnement sain, en évoquant l’exemple des habitants de Gabès qui « meurent à cause de gaz toxiques alors que l’Etat est toujours en train d’étudier le dossier ».

Au sujet du timbre fiscal imposé aux avocats, Ahmed Neji Chebbi a déclaré que les avocats payaient le taux le moins élevé d’impôts et qu’il fallait rectifier cela en ayant recours au dialogue.

Selon lui, le paysage politique en Tunisie vit un vide sidéral, ce qui l’aurait contraint à faire une nouvelle proposition politique aux Tunisiens « la Tunisie vit deux crises. L’une de gouvernance et l’autre de démocratie, qui se sont aggravées avec la chute de Nidaa Tounes pour qu’Ennahdha se retrouve seule sur le paysage politique. Ce pour quoi il est nécessaire de reconstruire le foyer politique tunisien », a-t-il dit. Il a réfuté avoir été approché pour le poste de chef du gouvernement, précisant qu’on lui avait demandé son avis sur la composition du gouvernement comme on lui avait proposé un poste en son sein.
Gnet