Moncef Marzouki : "Je n'ai pas à m'excuser et les élections de 2014 étaient truquées"

Publié le Samedi 25 Février 2017 à 11:25
Moncef MarzoukiLors d'une interview accordée à la chaîne nationale, Al Wataneya 1 et à la chaîne arabophone française France 24, vendredi soir, l'ancien président de la République, Moncef Marzouki, a tiré la sonnette d'alarme, appelant le gouvernement actuel à revenir au dialogue national. Il est également revenu sur ses dernières déclarations à propos des Tunisiens et déclaré que les élections de 2014 étaient truqués.

Interrogé à propos de ses dernières déclarations sur le peuple tunisien lors d'un entretien avec la chaîne qatarie, Al Jazeera, Marzouki s'est expliqué : "Cette question et la manière avec laquelle on me l'a posée sont une accusation. C'est le troisième crime médiatique commis contre moi. Le premier était en 2012 quand j'avais déclaré à Al Jazeera que si d'autres personnes prenaient le pouvoir, les Tunisiens pourraient assister à des pendaisons. Mes paroles avaient été modifiées et on avait dit que je souhaitais installer des pendaisons en Tunisie. La deuxième fois, j'avais déclaré qu'Al Assad était prêt à brûler son pays pour rester au pouvoir et que pour moi une seule goutte de sang d'un Tunisien vaut plus que ma place en tant que président. Encore une fois, mes propos ont été déformés. La troisième fois était quand j'ai parlé de l'état du peuple tunisien en 1979. J'avais déclaré qu'il allait mal à cause du régime et on a sorti une partie de ce que j'ai dit pour faire croire aux gens que je parlais de la Tunisie d'aujourd'hui".

S'adressant à la journaliste de la Télévision Nationale, Marzouki a déclaré qu'il n'avait à présenter des excuses et qu'il a porté plainte contre les journalistes qui ont truqué ses propos : "Je n'ai pas de problèmes avec tous les journalistes mais uniquement avec les corrompus. Malgré toute la campagne orchestrée durant trois ans, 44% des Tunisiens ont voté pour moi et je suis convaincu qu'aujourd'hui ils sont conscients que j'ai été victime de ces médias. Je fais partie de ce pays et je l'ai toujours servi en tant que médecin et en tant que président. Le peuple tunisien est en train de manifester sa colère à Beja, à Ben Guerdane et à Sfax. Il faut passer au dialogue national et ce dernier ne se fait pas entre amis mais avec la participation de tout le monde. Je ne demande que cela pour que le pays sorte la tête de l'eau car le peuple n'a plus de patience".

Le président du parti Harak Tounes Al-Irada a, ensuite, démenti avoir demandé d'organiser des élections anticipées : "Ce sont les proches du président actuels comme Marzouk et Riahi qui l'ont fait. Quant à moi, j'avais déclaré qu'il y avait une crise politique, qu'il fallait en parler et qu'en cas d'accord, nous pourrions organiser des élections avant 2019 mais il y a des hommes d'affaires et des politiciens corrompus qui dirigent tout et manipulent les médias afin de salir mon image. Je suis fier d'avoir été président tout en restant propre à ma sortie du palais de Carthage et d'avoir aidé les pauves. Si vous voulez ête dirigés par des ignorants et des corrompus, c'est votre problème".

Moncef Marzouki a ensuite parlé de la situation de la Tunisie, de la crise politique et économique et donné son avis sur l'actuel président de la République : "Le président actuel a déclaré que notre pays traverse une crise politique un mois seulement après l'arrivée de la Troika. Contrairement à lui, j'ai attendu un an avant de m'exprimer. Caied Essebsi a fait beaucoup de promesses qui n'ont pas été tenues. Où sont les autoroutes dont il a parlé ? Le taux de croissance du pays, qui est de 1%, est catastrophique et je suis convaincu que ce chiffre est gonflé. Le taux chômage a augmenté et le dinar pourrait dégringoler davantage. Sans parler des libertés qui ont été touchées depuis le départ de la Troika et des actes terroristes commis. Ces gens partiront en 2019 si les élections ne seront pas truqués car les Tunisiens ne supportent plus le mensonge".

L'ancien président a ensuite souligné que les élections de 2014 étaient truqués : "Ce régime est venu dans une période sombre. Je suis le premier à savoir comment ces gens sont arrivés au pouvoir. Savez-vous que les morts ont voté en 2014 pour ces personnes ? J'ai intenté une procédure judiciaire et présenté des preuves de falsification pas pour que je redevienne président mais pour que le peuple sache la vérité".

 

Commentaires 

 
#1 Qui a guengrainer le pays en terroristes ?
Ecrit par Tounesse elhora     25-02-2017 20:16
Il cherche toujours à prendre le pouvoir même en mettant le pays en feux et en sang.
5;;;° les terroristes les plus dangereux sont en liberté soit disant lors de sa grâce présidentielle.
Grâce à l'élection de BCE au moin une fois par semaine déménagement un groupe terroriste et leurs attaques sont un échec total alors que à son époque ils tuent des soldats ou des forces de l'ordre et ils s'enfuient sans qu'on les trouvent. On sait c'est qui a trahi son peuple et son pays.
(...).
 
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