L’union européenne couvre un tiers du déficit budgétaire de la Tunisie

Publié le Mercredi 26 Mars 2014 à 11:21
 Laura BaezaDans les années à venir, la coopération entre l’Union Européenne et la Tunisie visera à appuyer les réformes socio-économiques, à assurer un développement plus équilibré du territoire, à renforcer la gouvernance, mais aussi la société civile, a déclaré l’ambassadrice de l’Union Européenne en Tunisie Laura Baeza, dans un entretien avec le Centre d’information pour le Voisinage européen, publié sur son site.

Sur les trois domaines de coopération prioritaires avec la Tunisie au cours de la période 2014-2020,  Laura Baeza a souligné qu’en Tunisie, la période de programmation sera scindée en deux phases : 2014-2015 et 2016-2020. Ceci nous permettra d’ajuster notre coopération avec les priorités qui seront décidées par le gouvernement qui sortira des urnes à l’automne 2014.

En 2014-2015, notre coopération visera à appuyer les réformes socio-économiques, à assurer un développement plus équilibré du territoire, à renforcer la gouvernance mais aussi la société civile.

Elle a ajouté qu’au lendemain de la Révolution de janvier 2011, l’Union européenne a pratiquement doublé son aide à la Tunisie, soit 150 millions d'euros par an. Elle a été le premier bénéficiaire de l’instrument SPRING, créé en réponse au Printemps Arabe, pour encourager les pays à s’engager le plus rapidement sur la voie de la transition démocratique. Outre ces dons, d’autres soutiens ont été accordés sous forme de prêts par la Banque européenne d’investissement, pour un montant de 300 millions d’euros par an. A cela viendra s’ajouter une aide macro-financière de 300 millions d’euros qui sera accordée par l’Union européenne à la fin du printemps prochain. Ces aides cumulant dons et prêts représentent environ un tiers du déficit budgétaire de l’état tunisien, a-t-elle dit.

Sur les exemples de coopération réussie entre la Tunisie et l’Union européenne, l’ambassadrice cite l’appui à la société civile.
 
(…)Nous avons aujourd’hui 54 projets en cours, soit un montant de 16 millions d’euros. A cela s’ajoute un projet spécifique de 7 millions d’euros destiné à rapprocher la société civile et les acteurs publics dans toute la Tunisie grâce aux six bureaux régionaux qui ont été mis en place.

Ce programme d’appui à la société civile (PASC) est unique dans la région, il marque aussi une évolution importante dans la nature de nos échanges avec la Tunisie et sa société civile.
 Elle a encore indiqué que  l’Union européenne a accompagné les autorités tunisiennes dans l’organisation des premières élections démocratiques de son histoire à l’automne 2011. Ce soutien s’est poursuivi avec un appui à l’Assemblée Nationale Constituante, dont les travaux viennent d’aboutir après plus de deux ans de discussions. Une nouvelle fois, la Tunisie a montré sa détermination à s'engager sur la voie de la démocratie, des libertés fondamentales, et de l'égalité de tous ses citoyens garanties à présent par la loi fondamentale. L’Union européenne est naturellement prête à mettre tout son savoir-faire à la disposition de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) lors des prochains rendez-vous électoraux.

Un autre succès majeur de notre coopération est l’appui à la micro-finance. Le cadre règlementaire tunisien a été mis en place grâce à notre soutien. Cette étape franchie, nous aidons désormais les nouveaux acteurs à développer le microcrédit, ce qui permettra de créer des milliers d’emplois dans les régions les plus défavorisées. C’est particulièrement important dans le contexte économique que traverse actuellement la Tunisie, a-t-elle ajouté.