Lotfi Brahem : "Les chiffres de la criminalité sont exagérés"

Publié le Samedi 11 Novembre 2017 à 09:32
Photo : Lotfi Brahem (TAP)TAP - Le ministre de l'intérieur Lotfi Brahem a qualifié d'exagéré le niveau de la criminalité en Tunisie, estimant que les statistiques confirment que "les pourcentages ne sont pas en augmentation par rapport à 2016 et 2015 pour ce qui est de la sécurité générale et de la migration clandestine".

Lors de son audition vendredi par le parlement, il a précisé que les unités des forces de sécurité nationale ont arrêté 7327 clandestins et ont appréhendé du 1r septembre à début novembre 4461 migrants dont 796 étrangers et 6531 Tunisiens. Il a indiqué que le nombre des procès à cet égard s'élève à 824 et le nombre d’intermédiaires et organisateurs de migration clandestine totalise 1323 personnes.

"Nos efforts concentrés ces derniers temps sur les organisateurs et intermédiaires ont permis d'atténuer considérablement ce phénomène, de l'avis des autorités italiennes, et nous identifions maintenant les causes sociales et économiques qui sont à l'origine de la migration clandestine", a-t-il expliqué.

Brahem a estimé que l'ampleur pris par ce phénomène "réside dans les déclarations des Italiens et il est imputé aussi aux accords conclus entres parties libyenne et italienne, outre la responsabilité d'une mafia organisée des deux côté tunisien et italien, notamment ceux ayant des antécédents judiciaires".

"Le contact avec les autorités libyenne a toutefois permis d'arrêter certaines personnes impliquées, sur la base de données et recherches menées par les forces de sécurité", a indiqué le ministre.

A propos de la contrebande, Brahem a précisé que les forces de sécurité ont réussi à saisir des produits estimés à 200 millions de dinars.

Concernant la contrebande des carburants, il a indiqué que les responsables de ce commerce illicite sont connus, mais "étant donné la situation socio-économique et la nécessité de préserver la stabilité dans certaines régions a rendu inéluctable la nécessité de ne pas sévir contre ce phénomène".

"Il n'est pas possible d'éradiquer le crime sans réunir les moyens en infrastructures pour les centres de sécurité publique dans les quartiers, les villages et villes ainsi que les conditions élémentaires de travail de l'agent de sécurité", a-t-il affirmé.

Il a fait état d’autre part de l'arrestation de 181 mille 179 individus contre 171 mille 306 en 2016 dont 87 personnes recherchées. Le ministre a précisé également que les campagnes de lutte contre le crime dans les environs des établissements éducatifs, hospitaliers et des stations de transport public ont permis l'arrestation de 26 mille 861 personnes recherchées dés le mois de septembre malgré l'ampleur des mouvements de protestation, au nombre de 10 mille 821 mouvements depuis le début de l'année, qui éparpillent les efforts des forces de sécurité.

"La presse avec la recherche continue des scoops amplifie le niveau de la criminalité, et porte ainsi atteinte au secret de l'instruction et ses résultats", a-t-il déploré.

Le ministre a indiqué à ce propos que le responsable de la vidéo fuitée sur l'interrogatoire de l'assassin du commandant Riadh Barrouta a été arrêté et sera traduit en justice.

Au sujet de l'implication d'un agent de sécurité dans ce meurtre, selon des affirmations de presse, il a indiqué que la justice fera son travail en se basant sur des preuves. "Nous avons un accusé objet d'une enquête et nous agissons dans le cadre de la loi", a-t-il précisé.

A propos des accidents de la circulation, le ministre tout en indiquant que le nombre de morts et de blessés s'est maintenu aux mêmes moyennes des années précédentes, a estimé que ces taux sont élevés "d'autant que la Tunisie subit des pertes de l'ordre d'un milliard de dollars par an".